Marie-Pier Lemaire, Le Bulletin des Chenaux, Sainte-Geneviève-de-Batiscan, août 2014
Hélène Bédard, elle, crée des personnages de toutes sortes. Certains prennent vie dans ses pastels secs alors que d’autres s’élèvent carrément dans son jardin. Parce que cette Montcarmeloise aime être bien entourée…
L’apprentissage des arts visuels lui permet de faire son « social », une priorité qu’elle a à cœur: « Je prends des ateliers d’art pour être avec le monde. Mon objectif est de m’amuser et de rencontrer les artistes. » Ce sont les gens aux traits marqués qui l’inspirent le plus : « Les gens typés, j’adore ça! Par exemple : un vieil indien ridé, des Asiatiques au regard persan, des enfants, etc. » Cette portraitiste prend plaisir à offrir ses pastels aux personnes qu’elle aime : « Parfois, je fais des portraits en cadeaux aux gens de mon entourage. J’en ai plus donné que j’en ai vendu! C’est un plaisir pour moi de donner. » Dans le milieu artistique, ce sont deux pastellistes de renom qui la stimulent particulièrement : « J’aime beaucoup Michel Raymond et Horace Champagne qui font des scènes de ville où on y voit des gens en action. » Pour elle, la personne doit être au centre de ses réalisations : « Je ne peux pas dessiner qu’une nature morte. Il faudrait que je rajoute un animal, un humain, quelque chose de vivant. » Définitivement, on a affaire à une mordue de contacts humains!
Elle s’est récemment lancée dans la création de poupées-sculptures bien originales, une sorte de deuxième vie à certains matériaux : « Je crée mes poupées avec des matières recyclées (ex. : roches, vieux vêtements, broche, etc.). J’utilise des tissus avec de la texture qui m’emmène les idées de personnages à créer. J’ai fait un couple de danseurs, une lectrice, un skieur, etc. » À chaque moment important de sa vie, un personnage y est dédié : « Quand ma fille est tombée enceinte, j’ai créé une poupée qui représentait une maman qui tient son bébé dans ses bras. J’ai aussi fait des petites ballerines parce que j’ai appris le ballet quand j’étais petite. » Sans aucun doute, cette artiste multidisciplinaire sait s’entourer : « On dirait qu’avec mes personnages, je ne suis jamais seule. » Vous devriez voir le nombre de personnages qui scrutent son atelier!
À l’inverse des artistes qui ont un talent inné pour les arts, Hélène a dû faire preuve de persévérance : « Je n’étais pas tellement bonne en arts quand j’étais jeune, mais je pense que ça s’acquiert avec la volonté. Plus tu en fais, plus tu découvres que des choses auxquelles tu n’as pas pensé peuvent se créer. On peut aboutir à quelque chose avec tellement peu! » Il n’y a pas seulement le talent qui résulte de la pratique de l’art, mais également d’autres bienfaits : « Ça me rend zen, me dégage de tout stress parce que je n’ai aucune échéance à respecter. » Dans ses périodes de créations, l’intensité est au rendez-vous : « Dans ces moments, les repas n’existent plus pour moi. Des fois, mon mari m’appelle : « Viens manger! » » C’est dire comment l’art peut absorber l’artiste!
Nouvelle participante au Parcours campagn’Art, elle s’étonne de la quantité d’artistes sur notre territoire : « C’est surprenant le nombre d’artistes présents! Je suis certaine qu’il y en a plus qu’on pense. Certains n’osent sûrement pas montrer leurs choses. » C’est d’ailleurs un peu cet objectif que poursuit le Parcours campagn’Art, c’est-à-dire de contribuer à sortir de l’ombre les artistes de la MRC des Chenaux par l’ouverture de leur atelier au public.