Si le problème des animaux errants et égarés nous concernait tous?

Ginette Larocque, L’Action de l’Est, Rimouski, août 2014

Depuis janvier 2014, la Société Protectrice des Animaux du Littoral (SPAL) a secouru 179 bêtes poilues, leur ont fourni soins, hébergement, nourriture et beaucoup d’amour. L’équipe d’une dizaine de personnes, qui œuvre officiellement depuis avril dernier, en a par-dessus la tête! L’organisme à but non lucratif (OSBL) ne peut malheureusement répondre qu’à une fraction des demandes reçues, tant la situation des animaux en danger est préoccupante.

La S.P.A. du Littoral aimerait que toutes les municipalités adhèrent à un service de cueillette qui permettrait de régler une partie des situations périlleuses de ces animaux. Leur désir est de collaborer et de faire des contrôles animaliers, instaurer un système de médailles et, dans un monde idéal, établir un règlement obligeant la stérilisation des chats. Actuellement, la SPAL a un contrat de service avec les Villes de Mont-Joli et de Grand-Métis.

Des centaines d’animaux domestiques sont maltraités ou abandonnés chaque année et les chats errants se comptent par milliers. Souvent, les félins recueillis sont dans un piteux état de santé. Le local actuel se divise en trois sections : les animaux malades ou en attente de stérilisation dans une section avec cages, les animaux en récupération de chirurgie ou en stade de sociabilisation dans le 2e bloc et, le bloc 3 est une partie ouverte où cohabitent les félins admissibles à des adoptions. Chaque animal en attente d’un foyer a son carnet de santé et a été examiné, stérilisé et soigné par les professionnels de la Clinique Vétérinaire de Rimouski ou de la Clinique de l’Estuaire de Mont-Joli. Et les chiens? Un local intérieur permet d’accueillir un chien égaré ou abandonné, le temps de trouver un foyer temporaire dans une famille d’accueil ou de le mettre en adoption, après une visite chez le vétérinaire. Des travaux d’agrandissement devant doter la maison d’une cour clôturée et de locaux adaptés pour les chiens sont mis sur la glace, dû aux problèmes avec la municipalité de St-Anaclet, qui ne veut pas donner de permis de construction, ni reconnaître le droit acquis.

Depuis janvier 2014 seulement, les frais vétérinaires déboursés dépassent les 18 000 $! L’achat de nourriture et l’utilisation de 100 kg de litière chaque semaine représentent également des frais importants. Actuellement, l’organisme à but non lucratif survit grâce à des dons : nourriture, litière, coussins, argent comptant, permettant de vivoter en attendant l’obtention d’autres contrats avec les municipalités.

La situation financière idéale permettrait d’engager une personne à la direction générale pour faire la promotion, l’information dans les écoles, la gestion terrain soit : récupérer les errants, répondre aux urgences, gérer et administrer les soins vétérinaires. Les bénévoles et les membres du conseil d’administration ne comptent pas leurs heures. Il y a du service 7 jours sur 7. L’engagement d’un ou d’une directrice général(e) est vraiment prioritaire pour cette compagnie.

En écoutant Valérie, Jamie, Raymonde et Isabelle me raconter les situations incroyables où elles ont dû intervenir, l’état de certains animaux à leur arrivée, les histoires de chats égarés qui ont pu retrouver leurs propriétaires ou une nouvelle famille d’adoption, je me demande si ce problème n’en est pas un de société. Sommes-nous à l’aise de savoir que des milliers de petits animaux ont faim, froid, sont perdus ou malades et que personne ne s’en préoccupe? Ne serait-ce pas rassurant de savoir qu’une minime partie des taxes que nous payons déjà servirait à offrir des services animaliers éthiques, à recueillir ces petites bêtes dans un refuge accueillant où l’euthanasie n’est pas une priorité? Et si, collectivement, on se faisait entendre, est-ce que les choses pourraient s’améliorer?

J’ai côtoyé ces femmes de cœur qui, malgré les nombreux obstacles, n’ont pas encore baissé les bras. Elles connaissent chaque bête par leur prénom et leurs particularités et elles en parlent avec tellement d’amour! Pour SPAL, l’euthanasie n’est pas une option, sauf en cas de maladie grave ou d’agressivité extrême. C’est toujours déchirant pour elles d’accepter alors la piqûre chez le vétérinaire. Mais comme il y a de l’espoir dans 95% des cas, il faut essayer de donner une seconde chance à ces animaux.

Les besoins de dons et de bénévoles sont urgents. Chacun, nous pouvons aider à notre façon afin qu’un jour on puisse aider de plus en plus d’animaux errants ou égarés. Pour toute information, adoption, famille d’accueil, bénévolat ou dons : 418 723-1333 ou spadulittoral@outlook.com.

 

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