Un concert au jardin du Samouraï, à Prévost

Gisèle Bart, Le Journal des citoyens, Prévost, le 21 août 2014

Le dimanche 20 juillet, en yucatas courts, Françoise et Pierre Labadie recevaient dans le jardin de leur petit domaine, à Prévost. Dans ce jardin, une centaine de personnes étaient venues assister à la cinquième édition annuelle de «Concert dans un jardin», concert organisé en partenariat par la Ville de Prévost, la Société d’horticulture et d’écologie de Prévost et Diffusions Amal'Gamme, organismes dont les dévoués bénévoles nous accueillaient.

Parmi les grands arbres aux pieds desquels pavoisaient des fleurs nombreuses et magnifiques, les spectateurs déambulaient dans les sentiers où exposaient des peintres et des sculpteurs. Pour la plupart, ils étaient vêtus qui de robes longues, qui de beaux habits estivaux et arboraient chapeaux de paille. Quelques-uns avaient revêtu l’habit japonais. Prélude à ce qui allait suivre, une cascade cascadait à qui mieux mieux. Parmi ses pierres veillaient de belles sculptures, entre autres un Samouraï et un Confucius. À 14 h 05 retentit un coup de gong toujours aussi impressionnant qui nous transporta vers l’Orient. Se présentèrent M. le maire Germain Richer, M. Yvan Gladu, président du DAG, la chevronnée harpiste Suzanne Berthiaume et le tout autant renommé flûtiste Michel Rakumon Dubeau. «Nous sommes sur les anciennes terres de M. Clark, fabricant des fameuses fèves au lard », nous précisa fièrement M. le maire, Prévostois depuis son enfance.

Puis, le programme qui nous avait fait rêver d’avance débuta. Introduit par un Debussy à la harpe, tout le concert se déroula entre piano et pianissimo. Quant au jeu en lui-même de Mme Berthiaume, parodiant une expression connue, je dirais qu’il est celui de la délicatesse dans un gant de maîtrise. Pour ce qui est de la flûte, M. Dubeau en joue avec une douceur bouleversante chez une personne capable de fougue autant que lui. Dans cette première partie, européenne, ce sont Ravel, Satie, Fauré, Kabalevsky et Saint-Saëns qui succédèrent à Debussy, perpétuant le mouvement orientaliste installé depuis le siècle précédent du leur.

En deuxième partie, les pièces, où la flûte fut remplacéepar le shakuhachi, étaient japonaises. L’une imita l’appel de la grue (oiseau sacré au Japon), l’autre le langoureux bercement de la mer. La harpe évoqua une pluie de pétales de fleurs d’arbres fruitiers portés par le vent du shakuhachi, puis ce dernier imita le frappement sec des bambous dans une pièce sautillante, Kokiriko. Nous avons perçu également quelques notes basses presque caverneuses émises par le talentueux Dubeau. Nous avons entendu des morceaux aux titres aussi évocateurs que Tsubaki Sakamura, «Village où fleurissent les camélias » ou qui prêtaient à larêverie comme «Rêve d’herbes de lune ».

Une courte conférence sur les Japonais, leur légendaire discipline et leurs insondables mystères fut donnée par le père Gaétan Labadie, lequel a vécu au Japon. Des présents de reconnaissance furent remis à nos hôtes par M. le maire, le DAG et la Shep représentée par la coordonnatrice de l’événement, Mme Denise Villeneuve Morinville, et des prix de présence furent tirés. De moëlleux petits fours, en provenance du traiteur «Que des bouchées » de Prévost ainsi qu’un rafraîchissant punch sans alcool et sans jus de pamplemousse concocté par des membres de la Shep couronnèrent sur nappe blanche cette journée de rêve dont nous souhaitons que se perpétue encore longtemps la tradition.
 

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