Trois millions non investis par Ottawa

Pierre Gaudreau, L’Itinéraire, Montréal, 1er aout 2014

Dans le cadre de la Stratégie de partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI), plus de trois millions disponibles pour Montréal cette année n'ont pas été engagés. Ce soutien financier pourtant budgété par le gouvernement fédéral fait gravement défaut alors que l'itinérance est en croissance et que de nombreux organismes tentent d'y apporter des réponses.

Depuis plus de 12 ans, l'aide fédérale à la lutte à l'itinérance joue un rôle crucial dans le soutien aux actions menées par les organismes, tant au niveau de l'intervention que des mobilisations. De la Maison du Père à L'itinéraire, de CACTUS à Chambreclerc, les refuges, les hébergements et les centres de jour ont pu accroître et améliorer leurs installations et des centaines de logements sociaux pour sans-abri ont pu se réaliser avec une aide complémentaire de la SPLI.

Que ce soit pour l'accueil, l'accompagnement, le soutien communautaire en logement et le travail de rue, la SPLI soutient aussi de façon majeure l'intervention menée pour prévenir et réduire l'itinérance. En 2014-2015, c'est l'action de plus de 90 intervenants dans une cinquantaine d'organismes qui est ainsi appuyée à Montréal.

En 2013, le gouvernement fédéral a annoncé la poursuite de la SPLI pour cinq ans, de 2014 à 2019, avec une volonté d'orienter son aide vers sa vision, celle du Housing first, qui passe par une aide en logement privé pour une population en situation d'itinérance chronique. Cette volonté a rencontré une opposition unanime du Québec, de la Ville de Montréal et du milieu communautaire. L'aide fédérale doit continuer de soutenir une diversité d'actions «pour éviter la rue et en sortir», comme se nomme la Politique nationale de lutte à l'itinérance adoptée au Québec.

 

Une entente Canada-Québec presse

 

Les négociations se poursuivent pour conclure une entente Canada-Québec sur la SPLI. De telles ententes ont permis depuis 2001, le déploiement avec succès des fonds fédéraux au Québec. Pour 2014-2015, une année de transition a été convenue. Permettant de maintenir le soutien à l'intervention déjà appuyée par la SPLI, engageant seulement 4,5 millions sur le budget de 7,8 millions disponibles.

Pendant ce temps, de nombreux organismes ont besoin de l'aide fédérale pour compléter le financement de leur projet de logement social et d'amélioration des installations. Alors qu'il n'y a même pas d'appel de projets à l'horizon,  la longueur de traitement de ces dossiers permet de craindre qu'aucune somme ne soit disponible avant 2016, alors que les besoins sont immédiats.

 

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