Sainte-Brigitte défigurée…

Christian d’Anjou, Le Lavalois, Sainte-Brigitte-de-Laval, août 2014

Il n’y a pas si longtemps déjà, quand on arrivait au centre du village, à la hauteur du parc Richelieu, tout ce qu’on voyait, c’était des montagnes majestueuses, superbes et couvertes d'une forêt luxuriante. C’était ça Ste-Brigitte-de-Laval, petit village bercé par le son d’une des plus belles rivières du Québec et dont la nature n'avait pas encore été prise d’assaut par les développements domiciliaires sauvages. Quand on entre maintenant dans ce qui est devenu une ville, de la même place, ce qui frappe le regard, c’est cette énorme cicatrice aux deux tiers de la montagne. C’est ce développement domiciliaire incompréhensible et inacceptable qui a tout balayé sur son passage.

À l’heure où on ne peut plus mettre le pied à l’eau sans demander un permis, on a tout dégagé, tout déblayé, dans le seul but d'offrir une vue imprenable aux nouveaux propriétaires qui en veulent toujours plus. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus dévasté. Où est le sens de ce genre de développement aussi sauvage?

Qu'est-ce qui attend les autres montagnes aux alentours? Un sort semblable? Cette seule balafre dans le décor vient d’enlever à Ste-Brigitte son statut de village enchanteur, ou plutôt, de municipalité enchanteresse et bucolique.

Adieu les belles montagnes qu’on a tant vantées justement pour attirer les gens à venir s’installer. Les développeurs et les penseurs d’un tel massacre ne s’empêcheront sûrement pas de dormir, mais j’espère que les gens vont se réveiller et leur faire savoir que le charme et l’attrait visuel de leur coin de paradis, ils y tiennent plus que tout. Aux décideurs de prendre conscience de cette monumentale erreur et d’y apporter des correctifs avant qu’il ne soit trop tard et que Ste-Brigitte ne devienne qu’une simple banlieue comme toutes les autres, fade, sans intérêt, et surtout, sans attrait.

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