Mélanie Meloche-Holubowski, Journaldesvoisins.com, Montréal, le 15 août 2014
La Ville de Montréal installera, d’ici cinq ans, sur ses 1000 camions, des barres latérales jaunes destinées à protéger les cyclistes. Un membre du groupe Ahuncycle croit qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction.
Les élus montréalais ont annoncé cette initiative mercredi, soit quelques mois après la mort d’une cycliste lorsqu’elle a été happée par un camion sous un viaduc. Il s’agit d’un investissement de 2,5 millions de dollars.
Ce dispositif est déjà monnaie courante en Europe et est déjà été installé sur les camions de l’arrondissement Saint-Laurent. Le maire de Montréal a également demandé à la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, d’adopter une nouvelle loi qui obligerait les poids lourds qui traverseront l'île de Montréal à s'équiper de ce type de protection. La Ville songe aussi à installer des caméras sur ses véhicules lourds.
«Les protections latérale ont fait leurs preuves (…) L'installation de cet équipement fait partie de la solution, mais nous ne nous arrêterons pas là. D'autres mesures sont à l'étude, comme un système de détection des piétons avec une caméra arrière», a ajouté Aref Salem, conseiller pour l'arrondissement Saint-Laurent.
Comment régler le problème des viaducs?
La Ville a tenu à rappeler que les cyclistes peuvent partager les trottoirs avec les piétons sous les viaducs Saint-Denis, Papineau, de Lorimier et Saint-Joseph/Iberville, dans les arrondissements du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont-La Petite-Patrie.
Mais plusieurs autres endroits demeurent problématiques, voire dangereux. La Ville a étudié 48 des 168 viaducs sur l’île et 65 % (31 viaducs) d’entre eux sont problématiques ou tout simplement dangereux. Depuis cette analyse, des mesures de sécurisation temporaires ont été installées sous 16 viaducs dont le viaduc Henri-Bourassa.La Ville promet d’instaurer des mesures plus permanentes d'ici 2017.
Réaction des cyclistes ahuntsicois
Eloi Mayano-Vinet, du groupe sur le transport actif, Ahuncycle, estime que la modification des camions est une très bonne nouvelle pour les cyclistes. «C'est un premier pas, mais si cela peut inciter certaines entreprises à entreprendre le pas, ce sera une excellente initiative!,» dit-il, ajoutant que les cyclistes sont très vulnérables lorsqu’ils sont à proximité de camions. Les angles morts et les coups de vent peuvent rapidement mener à un accident, précise-t-il.
Depuis la mort d’une cycliste au printemps, Eloi Mayano-Vinet ne peut pas dire que les comportement des cyclistes et des automobilistes ont encore beaucoup changé. Toutefois, les mentalités commencent à changer et les cyclistes, tout comme les automobilistes, sont de plus en plus conscientisés aux besoins de partager la route.
Ce cycliste n’a pas nécessairement changé ses parcours pour éviter certains secteurs plus dangereux comme sous les viaducs Henri-Bourassa/Bois-de-Boulogne ou Meilleur/Chabanel. Mail il dit être maintenant plus prudent lors de son passage sous les viaducs. Il croit aussi que les vélos devraient pouvoir passer sur le trottoir sous tous les viaducs potentiellement dangereux.
Enfin, Eloi Mayano-Vinet, aimerait que les voies cyclables sur la rue Prieur soient mieux sécurisées, que le nombre de pistes cyclables augmente et qu’il y ait plus de stationnements pour les vélos dans les zones commerciales.