Jean Massé, Le Journal des citoyens, Prévost, juillet 2014
Le mercredi 18 juin dernier, avait lieu l’inauguration officielle du site de revitalisation environnementale de l’Île Benoit située sur le lac Marois, dans la municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs.
Lors de son allocution, la mairesse Mme Monique Monette-Laroche a retracé brièvement l’historique de l’île. Ce secteur, adjacent au lac Marois, serait à l’origine un milieu humide. Le propriétaire de l’époque, M. Iréné Benoit, aurait fait combler ce marais à même les résidus du dragage d’un canal circulaire lequel a été creusé pour former l’île que l’on connaît aujourd’hui sous le toponyme du nom de famille de son propriétaire. La mairesse a aussi souligné le travail accompli sur le terrain par les employés pour réaliser ce projet.
La restauration environnementale de l’Île Benoit a été initiée dans le cadre du projet des Municipalités phares lancé en 2011 par Abrinord. Cette initiative vise à protéger, restaurer et mettre en valeur des lacs habités, et dans une perspective plus large, à améliorer la qualité de l'eau et des écosystèmes aquatiques du bassin versant de la rivière du Nord. Le cas de l’Île Benoit se prêtait bien à un tel projet. Dès 2011, sous la coordination d’Abrinord, la Municipalité a mandaté Terre et Habitats, une équipe d’experts en environnement pour élaborer un rapport technique et des recommandations afin de mettre en valeur les attributs environnementaux de l’île et de ses berges. Cette étude a donné lieu à un plan d’aménagement. Outre le soutien financier d’Abrinord, d’Hydro-Québec et de la Municipalité, soulignons également celui de la Fondation TD des amis de l’environnement et l’organisme canadien Jour de la Terre.
Les personnes présentes ont été invitées à prendre une petite marche de santé afin de se rendre sur l’Île Benoit pour constater de visu les aménagements qui y ont été réalisés dans le cadre de la phase I du projet. Celle-ci a permis de réaménager le site en représentant les étapes d’évolution de la végétation de l’Île Benoit. À cet égard, on a pu observer les berges naturelles autour de l’étang situé au centre de l’île, en hommage aux communautés autochtones qui faisaient usage des plantes présentes dans ce milieu. On retrouve également, au centre de l’île, un espace gazonné témoignant de l’usage que les citoyens ont fait de ce lieu durant les années 1970, dont la célébration de nombreux mariages.
Finalement, on peut y apercevoir une bande riveraine modèle composée de trois strates végétales indigènes le long des berges de l’île. La première est une strate de plantes herbacées visant à maintenir un couvert végétal afin de réduire l’érosion et de maximiser la captation des nutriments transportés par le ruissellement.,La seconde est une bande de plantes arbustives qui a les mêmes propriétés que la première en plus d’assurer la stabilité du sol grâce à son système racinaire. La troisième strate est composée d’arbres avec les mêmes attributs que les deux premières en plus de fournir une ombre rafraîchissante aux eaux du littoral, ce qui réduit la surchauffe de ces eaux et conséquemment favorise le maintien de sa biodiversité. Ces aménagements sont mis en évidence par une série de panneaux d’interprétation qui informent et instruisent le visiteur.
Pour compléter le tout, le site a été doté de bancs et de contenants à rebuts faits de matière recyclée durable en plus d’accueillir plusieurs nichoirs d’oiseaux. Dans les prochaines années, la Municipalité espère pouvoir réaliser les phases II et III du projet de restauration, notamment en dotant l’île d’abris fauniques et d’un sentier sur pilotis ainsi que de panneaux d’interprétation supplémentaires afin que les citoyens puissent prendre connaissance et profiter pleinement des richesses environnementales qu’abrite l’Île Benoit.