L’art de la photographie couru en Gaspésie

Karyne Boudreau, GRAFFICI, Gaspésie, été 2014

L’an dernier, les 4e Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie ont vu passer pas moins de 156 000 visiteurs autour de la péninsule. C’est l’événement qui a attiré le plus de monde en 2013. GRAFFICI s’est entretenu avec le père de cet événement pour connaître le secret de son succès.

«L’accessibilité ! On est présents partout, on habite le paysage. […] Ça touche autant l’amateur de photo pur et dur que le touriste de passage, dit Claude Goulet, directeur général des Rencontres, qui est à l’origine de cet événement. On a visé beaucoup les parcs, les lieux publics. Pendant que les enfants jouent et courent, les adultes peuvent admirer les photos. C’est moins intimidant que d’entrer dans un musée ou une salle d’exposition, quoiqu’on y est aussi représentés. »

L’idée de faire les Rencontres de la photographie est venue à M. Goulet du succès obtenu en 2009 par le Parcours du point de vue gaspésien. L’événement présentait le travail de cinq photographes d’ici et d’ailleurs qui avaient passé trois semaines en Gaspésie en 2008. « On voulait démontrer à cette occasion la fragilité des paysages gaspésiens », explique M. Goulet. L’événement a évolué depuis, ajoute-t-il, puisqu’on ne retrouve plus seulement des photos de la Gaspésie dans les expositions.

« Maintenant, on y va par thème. Le dénominateur commun cette année sera ce qu’on sent et ce qu’on perçoit à travers une photographie par le visible, mais aussi par l’invisible. Par exemple, à Paspébiac, deux photographes de la Belgique et du Liban présentent la vie possible et imaginaire de quatre femmes. Cette exposition a par ailleurs été présentée à Arles en France ainsi qu’à Beyrouth dans la dernière année », mentionne Claude Goulet.

 

Rayonnement de la Gaspésie dans le monde

 

Le succès de l’événement serait aussi attribuable à sa diffusion dans les médias d’ici et d’ailleurs. « Le but est aussi de positionner la Gaspésie au niveau mondial en matière de photographie. On a été mentionnés dans Le Devoir le mois dernier comme événement incontournable et le Lonely Planet a parlé de nous aussi. On a une bonne couverture partout », mentionne M. Goulet qui précise en outre que les Rencontres permettent aussi de montrer différents visages de la Gaspésie ailleurs.

« Par exemple, l’exposition qui était à Paspébiac l’an dernier, présentant le travail de Béatrix von Conta [une photographe allemande ayant élu domicile en France], a été présentée à Lyon depuis un an », mentionne avec fierté M. Goulet. Ses 35 photos exposées étaient issues d’une résidence de deux ans en Gaspésie. Ça fait rayonner la région au-delà de ses frontières. »

Avec un budget de 500 000 $, les Rencontres de la photographie sont financées à près de 80 % par les fonds publics. « Le fait que c’est gratuit rend aussi l’art de la photo accessible », souligne M. Goulet qui se réjouit de la participation de plusieurs ministères du Québec et du Canada, de la Conférence régionale des élus de la région, des MRC et des municipalités qui accueillent les expositions.

« Notre succès vient aussi du fait qu’on a des partenaires exceptionnels. On n’a jamais eu de problème à convaincre les municipalités. Cette année, on sera présents dans 21 lieux [intérieurs et extérieurs] sur le territoire de 13 municipalités en Gaspésie », précise Claude Goulet.

Pour les Rencontres de la photographie 2014, des photographes de la Serbie, du Royaume-Uni, de la France, de la Belgique, du Liban, de la Russie, des États-Unis et du Canada feront découvrir leur vision du monde Visible et invisible de la mi-juillet à la mi-septembre.

 

 

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