Usine de silicium métal FerroQuébec ouvrira ses portes à Port-Cartier

Véronique Dumais, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 30 juin 2014

La première usine de silicium métal de FerroAtlantica en Amérique du Nord sera construite à Port-Cartier. C'est ce qu'a annoncé le premier ministre, Philippe Couillard, accompagné des ministres Jacques Daoust et Yves Bolduc, le 16 juin dernier à Port-Cartier. Le projet initial avait été annoncé à Davos en Suisse en janvier dernier par Pauline Marois alors première ministre du Québec. Cette annonce met fin aux nombreuses spéculations sur le choix du site pour la construction des nouvelles installations du géant espagnol FerroAtlantica. D'autres villes telles que Saguenay, Baie-Comeau et Shawinigan étaient également en lice pour accueillir l'entreprise de silicium.

Le premier ministre Philippe Couillard, lors de l'annonce à Port-Cartier, était accompagné du ministre de l'Économie Jacques Daoust et du ministre de l'Éducation et ministre responsable de la région de la Côte-Nord, Yves Bolduc. Le président de FerroAlantica, Pedro Lerrea Paguaga et Juan-Migual Villar Mir, propriétaire du groupe espagnol Villar Mir, dont FerroAtlantica est une filiale, étaient également présents pour l'occasion.

La nouvelle usine de FerroQuébec créera 345 emplois directs et nécessitera un investissement de 382 millions de dollars. Port-Cartier a obtenu gain de cause auprès du géant espagnol pour la présence d'un quai municipal en eau profonde ouvert à l'année, la proximité du chemin de fer pour le transport des matières premières et la disponibilité de la matière ligneuse pour la production d'énergie afin de chauffer les fours. Le président de FerroAtlantica croit que la ville nord-côtière dispose de tous les avantages pour devenir la plus compétitive au monde.

L'usine de silicium de Port-Cartier sera la première à être construite par FerroAtlantica. Auparavant, l'entreprise n'avait acquis que des usines déjà existantes et elle possède un total de 15 usines dans 5 pays partout dans le monde.

La présidente de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord (CRÉ), Micheline Anctil, estime que le projet contribuera à la diversification économique de la Côte-Nord et bénéficiera aux entreprises et aux travailleurs de toute la région. « La Côte-Nord, par ses ressources naturelles, ses infrastructures et sa main-d'œuvre qualifiée, est bien positionnée pour contribuer à la création de richesse et au développement économique du Québec », mentionne madame Anctil.

Résultant de la réduction du dioxyde de silicium contenu dans le quartz dans des fours à arcs électriques fonctionnant 24 heures par jour, le silicium est utilisé dans la production des alliages métalliques destinés à l'industrie automobile, à la fabrication de silicone, à l'industrie des panneaux solaires et à l'élaboration de béton haute performance. Juan-Migual Villar Mir assure que le silicium métal est la matière première pour les nouvelles technologies et l'énergie solaire.

Nécessitant un investissement de 215 millions de dollars, la première phase du projet débutera au cours du mois. Une étude d'impact environnemental sera mise de l'avant en vue de la mise en opération de trois fours en décembre 2017. Cet investissement créera 230 emplois pendant la construction et 175 emplois directs dans le but d'atteindre une production annuelle de 50 000 tonnes de silicium. La seconde phase devrait débuter, selon les prévisions, tout de suite après la mise en opération des trois premiers fours. Cette deuxième phase constituera l'installation de trois autres fours et s'étendra jusqu'en 2022 pour atteindre une pleine production de 100 000 tonnes par année.

Le député fédéral de Manicouagan, Jonathan Genest-Jourdain, a pour sa part accueilli avec enthousiasme l'annonce de l'implantation de l'usine de silicium à Port-Cartier. « C'est une bonne nouvelle pour la région. Ces 345 emplois directs viennent combler un besoin pressant pour nos travailleurs du secteur minier », estime le député. Il salue également le travail des développeurs de Baie-Comeau dont la candidature n'a pas été retenue. « Leur proposition était tout aussi valable, et ce n'est que partie remise dans leur cas », assure-t-il.

Tel qu'annoncé en janvier dernier, FerroQuébec profitera d'un tarif d'électricité préférentiel d'Hydro-Québec (tarif L). Le premier ministre assure que l'État n'est pas subventionnaire mais partenaire d'affaires dans ce projet. Investissement Québec offrira d'ailleurs un prêt commercial et des crédits d'impôts. Le financement du projet est entièrement sous la responsabilité du groupe espagnol. Le propriétaire assure que l'entreprise n'a jamais demandé un appui financier au gouvernement du Québec.

En 2012, FerroAtlantica, filiale du groupe Villa Mir, a réalisé des ventes de 1,1 milliard d'euros en employant un peu plus de 3 000 personnes dans une quinzaine d'usines en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

 

classé sous : Non classé