René Grenier, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, juillet-août 2014
Le 19 décembre 1922 naissait à Notre-Dame-de-la-Présentation, Shawinigan-Sud, Marie-Flore Bellemare, fille de Wilfrid Bellemare et d’Aurore Lampron; cette famille comptait 10 enfants dont 7 filles; Marie-Flore était l’aînée des filles. Ses ancêtres maternels sont d’origine stéphanoise après s’être installés à Saint-Boniface et en provenance d’Yamachiche. Rappelons-nous que les premiers arrivants au Canada de la famille Bellemare se nommaient Gellineau dit Jullineau; les familles Gélinas et Bellemare sont devenues celles que l’on connaît aujourd’hui.
Études et adolescence
Madame Marie-Flore a fait ses études primaires à l’école du rang St-Mathieu, Shawinigan-Sud; elle mentionnait qu’elle s’est comptée chanceuse de n’avoir eu qu’une seule institutrice pendant ses 7 années. Elle a été privilégiée d’avoir une tante, Sylva Lampron, religieuse au couvent St-Joseph de Montréal de la communauté des Sœurs Grises de la Charité; cet avantage lui a permis de faire 5 ans d’études secondaires, soit, une douzième année complétée par une année additionnelle de couture, toujours au même endroit.
Suite à ses études secondaires, elle prit la responsabilité de voir à l’éducation de sa sœur, la 2e fille de la famille, et les autres filles l’ont imitée en maximisant les études l’une après l’autre à tel point que la dernière fille de la famille a complété ses études universitaires. Dans son adolescence, elle travailla dans les maisons privées; elle se rappelle avoir été femme de ménage pour des patrons de la Belgo à Shawinigan; en plus de faire l’entretien de la maison, elle devait s’occuper des enfants, les aider à compléter leurs devoirs scolaires, surtout pour les cours de français puisque les parents étaient des anglophones.
L’union et la famille
À l’âge adulte, elle se retrouve chez les Soeurs-Grises-de-la- Croix à Ottawa pour une période de 5 ans; ne se sentant pas à l’aise dans une telle situation, elle quitte. Peu de temps après, son frère, Germain, lui présenta son futur époux qui était à la recherche d’une cavalière pour assister à un mariage; 8 mois plus tard, elle épouse Henri-Jean Grenier (1920-1991), fils d’Hectoris Grenier (1893-1959) et Marie-Ange Grenier (1899- 1971) le 20 juin 1953 à l’église St-Sauveur de Shawinigan-Sud. Ce mariage fut un départ à zéro puisque les deux tourtereaux n’avaient aucun travail. Ils demeurent un premier mois chez la soeur de Marie-Flore le temps que son mari se trouve un emploi à la Coopérative de lait de la Mauricie pour une courte période car son oncle Arthur Grenier lui proposa de devenir agent d’assurances.
Le couple déménage à Trois-Rivières et elle entre au travail à la compagnie Atlantic Ferguson. Vient ensuite le temps des enfants. L’aîné, Jean-Marie est né à Trois-Rivières alors que les trois autres, Germain, Claude et Claude-Michel sont des stéphanois.
En 1955, la famille vient s’établir au 5e rang, face aux beaux-parents, sur une parcelle de leur terrain mais du côté opposé au chemin. Marie-Flore s’occupe de l’entretien de la maison et de l’éducation des enfants; elle se disait choyée par ses voisins, toujours prêts à les aider. En 1964, c’est la construction d’une nouvelle maison, chemin des Dalles afin de faciliter la venue de la clientèle d’Henri-Jean; en plus de sa tâche de mère de famille, elle doit s’occuper de recevoir les clients et gérer la comptabilité de la clientèle.
Bientôt âgée de 92 ans, elle se considère bien chanceuse de pouvoir compter sur sa famille; ses enfants demeurent dans un entourage très rapproché; elle adore ses belles-filles qui, pour elle, sont des personnes en or.
Anecdotes
À son arrivée au 5e rang, elle mentionne qu’elle recevait beaucoup de visites et comme elle ne jardinait pas, elle allait cueillir ses légumes dans le jardin de sa belle-mère. Vers l’âge de 6 ans, son fils aîné, Jean-Marie, a été retrouvé dormant dans sa brouette, dans les champs, alors que tout le monde avait été à sa recherche pendant 5 à 6 heures, le croyant égaré ou noyé dans les environs.