La lumière au bout du tunnel

Pierre Lefrançois, Le Saint-Armand, Saint-Armand, juillet 2014

Comme beaucoup de régions rurales, l'Armandie est, depuis plusieurs années, aux prises avec la dévitalisation. Mais il se pourrait que la donne soit en passe de changer. Divers signes indiquent en effet qu'il pourrait exister une issue à la décroissance qui semble frapper inéluctablement nos campagnes: des jeunes d'ici, qui s'étaient exilés en ville pour étudier et démarrer une carrière, songent à revenir, des jeunes gens d'ailleurs ont aussi découvert la région et peuvent maintenant songer sérieusement à s'y installer, des bébés-boumeurs au bord de ta retraite reluquent également l'endroit. Dans ce numéro du journal Le Saint-Armand, nous explorons ce phénomène, à l’intention des anciens du coin, des nouveaux arrivants et des gens de passage qui pourraient rêver de venir vivre avec nous.

En 2010, un sondage commandé par la coalition Solidarité rurale du Québec (SRQ) indiquait que plus de 700 000 adultes québécois vivant en zone urbaine envisageaient désormais dc s’installer dans un milieu rural, dont près de la moitié dans les cinq années suivantes.

La tranquillité de la campagne, le rapprochement de la nature et la fuite du stress de la ville étaient les principales raisons invoquées. Ces résultats étonnaient tellement Jacques Proulx qui à l’époque, présidait SRQ, qu’il a demandé à ce que le sondage soit repris afin de s'assurer qu'il n'y avait pas d’erreur.

Ce portrait n’est pas unique au Québec, indique Mme Bolduc, l’actuelle présidente de SRQ. Dans tous les pays occidentaux, les régions qui se sont dépeuplées au profit des grands centres tendent désormais à se repeupler. C'est en partie en raison des bébés-boumeurs qui y retournent pour amorcer leur retraite, mais il n'y a pas que ça. Les jeunes aussi s'y retrouvent… Les gens ont retrouvé de la fierté dans les régions et ont désormais foi en leur milieu». Mme Bolduc croit que l’apparition de nouveaux leaders régionaux inspirants est certainement à I’origine de ce changement de cap. «Ces données montrent aussi que le travail des de dernières années pour enrayer l’exode des régions commence à donner des résultats».

Selon l’lnstitut de la statistique du Québec, ce sont les régions adjacentes à Montréal qui ont le plus proflté de la migration interrégionale. Ainsi, avec des taux nets variant de 0,5 à 1 %, la Montérégie, less Laurentides, Lanaudière et Laval ont terminé l’année 2009-2010 avec plus d'habitants qu'elles en ont perdus. La Montérégie s'illustrait avec le plus grand gain d'habitants en valeur absolue, soit de 6500. Et. en 2014, la tendance se maintient toujours.

«Cette inversion de tendance est un bon signal, souligne Claire Bolduc. Ce n'est plus vrai que les régions se vident de leur sang neuf. Nous sommes même devant un mouvement de fond qui va aller en s'accentuant à l’avenir.» L'ancien président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM). Bernard Généreux, soulignait volontiers que l'économie a profondément changé en raison de la mondialisation, et que le progrès en matière de techniques de communication ont fait disparaître la contrainte de la distance.

 

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