Rencontre avec la ministre Hélène David

Benoît Gaucher, L’Écho Montréal, juin 2014

Depuis un peu plus d’un mois maintenant, Hélène David est la ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la protection et de la promotion de la langue française. En entrevue, elle nous parle de ses volontés de préservation et de promotion de la langue française, ainsi que des réflexions du gouvernement sur les économies à réaliser. D’un point de vue plus personnel, madame la ministre nous parle des raisons qui ont pu l’amener elle, mais aussi sa sœur, en politique, dans des partis aux idéologies fort différentes.

 

La préservation de la langue française

 

À l’heure où la mondialisation favorise les échanges en anglais, langue internationale, beaucoup de Québécois s’inquiètent de la protection d’une langue qu’ils chérissent. Cette inquiétude s’est accentuée dernièrement avec la remise en question des accords franco-québécois sur les droits de scolarité. Pour rappel, cet accord permet à un Français de venir étudier au Québec tout en payant les mêmes frais de scolarité qu’un Québécois et inversement pour un Québécois qui souhaiterait aller étudier en France. À la question de savoir ce que madame la ministre souhaite mettre en place pour garantir la préservation de la langue française, elle nous répond : «On ne part pas de zéro en ce qui a trait à la protection de la langue française. »

Hélène David nous rappelle que la création du ministère de la Culture en 1961 était le projet de loi numéro 1 du gouvernement de Jean Lesage. Elle évoque ensuite la déclaration du français comme langue officielle du Québec en 1974 avec Robert Bourassa, ainsi que la mise en place de la loi 101 de Camille Laurin. Faisant allusion à l’inclusion de la protection et de la promotion de la langue française dans son titre de ministre, madame David nous dit que cela est très « explicite de la volonté du gouvernement de protéger et de promouvoir… Non seulement on protège les acquis, mais on veut aussi promouvoir la langue française au Québec et à l’internationale.»

Madame la ministre nous précise que la protection de la langue française est l’affaire de tous et notamment des parents qui doivent initier leurs enfants le plus tôt possible ! Elle nous parle enfin de sa volonté d’aider les étudiants étrangers à maîtriser le français parlé et écrit avec une certaine exigence de qualité. Pour ce faire, elle nous informe qu’elle veut développer davantage cette aide aux étudiants étrangers, mais aussi aux immigrants.

 

Les économies budgétaires et l’impact sur la culture et les organismes communautaires

 

Devant la question des économies que le gouvernement projette de mettre en place, madame David, prudente, préfère parler de rigueur budgétaire et explique que pour le moment, aucune mesure n’a été prise : «Vous comprendrez que tout ça est à l’étude… la rigueur budgétaire, on la réfléchit de façon extrêmement sérieuse, mais on la réfléchit au niveau des aspects administratifs, de gouvernance ! Vous verrez en temps et lieu, mais on la réfléchit beaucoup de manière administrative. »

 

Hélène et François David, deux sœurs impliquées dans des politiques différentes

 

Il n’aura échappé à personne qu’Hélène David est la sœur de Françoise David, porte-parole de Québec Solidaire. Certains pourraient être étonnés de voir deux sœurs s’engager et réussir en politique, dans des partis que tout oppose. Madame la ministre nous répond qu’elle a évolué dans une famille nombreuse: « À six enfants, il y a beaucoup d’opinions dans la même famille… On a toujours eu de bonnes discussions, mais avec un respect absolu des opinions des autres… On vient de générations de politiciens…» Elle précise que selon elle, ce sont les notions d’ouverture et de respect qui ont permis une telle diversité de pensée au sein de sa famille. Enfin, madame David explique ce phénomène par la même passion pour les deux sœurs de s’engager dans la vie. Passion qui a ainsi évolué vers un engagement politique.

 

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