Qui sont ces personnes qui font partie de « Narcotiques Anonymes »?

Denyse Tremblay, Regards, Sherbrooke, juin 2014

J’ai assisté, dans notre quartier d’Ascot, à une rencontre mensuelle de la fraternité « Narcotiques Anonymes », reconnue mondialement. J’ai été observatrice de la rencontre et j’ai pu rencontrer trois personnes qui m’ont permis de leur poser des questions. Évidemment, toutes ces personnes sont anonymes au niveau de leur nom ainsi que la photo de l’article que la personne m’a permis de prendre de dos, afin de respecter son identité.

Chaque personne qui désirait parler durant la réunion devait dire en premier, au début de la phrase (nom fictif) : Gérard dépendant. Tout autour de la table, 24 personnes échangeaient leurs idées sur différents points de vue. Des gens de tous les âges et de métiers différents. À l’extérieur de cette table, des regards lointains, aux yeux interrogateurs, parfois perdus dans leur pensée, se demandant s’ils allaient s’impliquer dans un poste de service à la fraternité.

Après la réunion, j’ai rencontré trois personnes dépendantes qui ont voulu répondre à certaines questions.

Quelle est la condition pour être accepté au sein de la fraternité? — « Il faut avoir le « désir d’arrêter de consommer ». Il y a un programme de 12 étapes à franchir. Par exemple, comme celui de l’organisme des AA (Alcooliques anonymes), qui est d’avoir le goût de s’entraider et d’être tolérant. Le comité de service pour NA, dans l’ensemble du Québec, se rencontre aussi, mensuellement à Montréal. Sur le site Internet, vous pouvez aller voir NA.ORG. et NAQUEBEC.ORG, on répondra à toutes vos questions.»

Y a-t-il des frais pour en faire partie?— « Non, il n’y a aucun frais exigé, mais la 7e tradition dit qu’il peut y avoir la collecte volontaire afin de défrayer le coût de la salle et le café lors des rencontres. »

Combien de membres font partie de votre secteur? — « Je dirais entre 1 300 et 1 500 membres issus de Sherbrooke, vers Drummondville, à Victoriaville, en arrêtant à Windsor et Richmond.»

J’ai remarqué qu’après qu’une personne ait parlé, tout le monde dit « merci », pourquoi? — « C’est important pour nous et c’est une marque de respect. » Lorsque vous dite « dépendant », de quel genre de dépendances parlez-vous? — « La dépendance aux drogues de toutes sortes, incluant la prise de grande quantité de médicaments, alcool et toutes autres substances abusives, qu’on ne peut contrôler.»

Lors d’un vote pour un poste, pourquoi les gens demandaient à la personne qui se présentait, depuis combien de temps était-elle sobre? — « Selon le poste, la personne doit avoir un minimum de temps de sobriété. Cela peut être 3 mois et plus, tout dépenddu poste à occuper. Nous avons aussi des réunions ouvertes, auxquelles les familles peuvent assister, et ce, afin de mieux comprendre leur proche face à leur problème. »

J’ai constaté que la lutte, le combat, les défis et leur environnement, demandent un courage à toute épreuve pour rester hors d’atteindre du problème qui demeurera, durant toute leur vie, leur pire ennemi. C’est une plaie ouverte qui n’attend que leur faiblesse pour les faire sombrer. On dit souvent, une fois n’est pas coutume, mais ne vous méprenez pas, c’est un piège ce dicton!

N’oublions pas que personne n’est à l’abri de cela. Dans la vie, une épreuve, un divorce, la perte d’un être cher, un défi manqué, un moment de découragement et voilà que tout s’effondre. On choisit souvent la mauvaise béquille, qui sera notre pire ennemi plutôt que de nous aider. NA est un organisme communautaire qui organise plus 61800 réunions hebdomadaires dans 129 pays! De quoi faire réfléchir sur les besoins des gens.

 

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