Pierre Houle, curé, L’annonceur, Pierreville, le 3 juin 2014
À ma souvenance, jamais dans ma vie de prêtre je n'ai parlé d'argent dans les médias, mais aujourd'hui je me dois de le faire. Pourquoi ? Parce que la situation financière de notre nouvelle paroisse de Sainte-Marguerite-d'Youville (qui regroupe les communautés locales de Saint-Thomas-de-Pierreville, Notre-Dame-de-Pierreville et Saint-François-du-Lac) est critique et le remède à apporter urgent, sans quoi la Fabrique fera très bientôt faillite et notre paroisse sera contrainte de fermer ses portes.
Nous voilà rendus à une croisée de chemins et une grave question se pose à nous : Voulons-nous ou non que Jésus-Christ et la Bonne Nouvelle de l'Évangile continuent d'être annoncés chez nous ? Voulons-nous encore d'une communauté ecclésiale soucieuse de promouvoir des valeurs de justice sociale, d'attention aux plus démunis, de compassion, de partage, de solidarité, de liberté de conscience et d'accueil de la différence ? Voulons-nous encore que des messes soient célébrées chez nous ? Voulons-nous que les enfants et les jeunes qui le désirent puissent être préparés aux premiers sacrements? Sommes-nous prêts à leur offrir encore la possibilité de faire leur première communion, d'être confirmés chez nous et de continuer leur chemin dans des groupes de pastorale jeunesse ?
Voulons-nous que les personnes malades, les personnes endeuillées et les proches-aidants qui le désirent puissent continuer d'être accompagnés spirituellement ? Voulons-nous encore que des baptêmes et des mariages soient célébrés chez nous? Et tenons-nous encore à ce que des funérailles chrétiennes soient célébrées chez nous pour nos êtres chers ?
Si notre réponse à ces interrogations est non … alors le problème sera rapidement réglé et nous fermerons tout simplement boutique ! Mais si notre réponse est oui … alors il nous faudra tous ensemble se retrousser les manches, dénouer le cordon de nos bourses et faire preuve de générosité et de créativité pour trouver de nouveaux moyens de nous financer !
Le problème est que l'année 2013 en fut une déficitaire, et pas à peu près, pour notre paroisse nouvellement créée: 36 569,00 $ de déficit ! Et l'année 2014 s'annonce pire encore, avec un déficit de 28 240,00 $ pour les quatre premiers mois. Notre assemblée de Fabrique fait de son mieux pour limiter les dépenses et explorer de nouvelles pistes à cet égard. Toutefois elle s'inquiète du fait que les revenus provenant de la dîme et des dons ont chuté de moitié depuis les débuts de notre nouvelle paroisse. Nous sommes bien conscients que certaines personnes ont vécu difficilement ce nouveau regroupement de paroisses. Et nous savons aussi que les sous se font rares pour bien des gens ! Mais l'Évangile n'est-il pas un grand trésor qui mérite d'être protégé ? Et les belles valeurs humaines et chrétiennes qui sont au coeur de notre mission d'Église ne sont-elles pas des perles de grande valeur ? Notre milieu regorge de belles ressources au niveau loisir, communautaire, scolaire, municipal, culturel et nous croyons que la paroisse peut aussi être un partenaire pour la vie des familles d'ici.
En terminant je vous remercie bien sincèrement d'avoir pris le temps de me lire et d'entendre mon cri du cœur ! Et je laisse le soin à Mme Simonne Girard, la présidente de notre assemblée de Fabrique, de nous renseigner sur les façons de soutenir financièrement notre belle paroisse nouvelle de Sainte-Marguerite-d'Youville. Elle le fera dans un article qui sera publié dans la prochaine édition de L'annonceur.