Anna Dumais

Gisèle Marcoux, D’un lac à l’Autre, Lac-Bouchette, mai 2014

Elle s’appelle Anna Dumais; elle est née en 1963. Elle est la fille de Fernand Dumais et de Lucie Plourde; elle possède sa résidence principale à Chicoutimi. Cependant, elle habite à Fort-Coulonge dans la région de l’Outaouais à proximité de son lieu de travail. Elle a complété ses études primaires à Lac-Bouchette, puis ses études secondaires à Roberval. À la fin de son secondaire, elle est confrontée à son choix d’avenir; elle ne sait pas vraiment dans quel domaine s’orienter, comme beaucoup de jeunes d’ailleurs. Elle met ses études en veilleuse et cumule de petits emplois. Puis, la rencontre avec celui qui deviendra son compagnon de vie va changer le cours des choses. Quelques années passent et, avec son conjoint, Paul Gaudreault, elle devient copropriétaire de Croissant Plus, restaurant à Place du Saguenay à Chicoutimi. C’est au cours de ces années de vie de couple que, fortement encouragée par celui-ci, elle effectue un retour aux études.

À l’été 1999, elle décide d’améliorer son anglais et s’inscrit à un programme d’immersion en anglais à l’Université Brock St. Catharines en Ontario. À la fin de ce cours, on lui accorde la mention d’honneur Most Improve in English Summer 1999 qui souligne tous les progrès réalisés à l’élève s’étant le plus amélioré. En 2001-2002, elle s’inscrit au concours Chapeau les filles! et est proclamée lauréate. Ce concours mis sur pied par le ministère de l’Éducation a pour but de valoriser les femmes qui choisissent des métiers habituellement exercés par des hommes.

En 2003, elle obtient un diplôme d’études collégiales (DEC) en technologie forestière au Cégep de Chicoutimi. Elle décroche un emploi dans ce domaine pour la Coopérative forestière Ferland-Boilleau. En 2004, elle s’inscrit à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire; elle termine sa formation en 2008. Elle effectue de la suppléance dans divers établissements d’enseignement. Elle donne des cours de français au personnel du ministère de la Défense nationale à l’École de langues à la base des Forces canadiennes de Bagotville. Le fait de détenir un bac en enseignement et d’être réserviste lui permet, pour un été, d’être instructrice à l’École d’administration et de logistique (EALFC) à Borden en Ontario. C’est en 2010 qu’elle obtient un poste d’enseignante à temps plein à l’école Poupore à Fort-Coulonge dans la région de l’Outaouais, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.

Elle enseigne à un groupe d’élèves de niveau 6e année. À son plus grand regret, son conjoint est décédé, il y a près de deux ans. Anna a la ferme conviction que dans la vie, rien n’est impossible. C’est pourquoi elle estime que les croyances profondes de son compagnon de vie lui ont donné toute la confiance dont elle avait besoin pour réaliser ce changement de cap. « Je ne pourrai jamais assez le remercier pour tout ce qu’il m’a apporté. Il m’a transmis le sens du dépassement de soi, de l’accomplissement. Il m’a outillée afin que je puisse me construire un avenir dont je suis fière aujourd’hui. Il m’a toujours placée devant des défis à relever et le fait qu’il ait toujours cru en moi, en mon potentiel, m’a permis d’être habitée par une force intérieure qui m’insufflait le dynamisme pour affronter les difficultés. M’obliger à prendre des risques a forgé ma personnalité et m’a permis de grandir et d’évoluer. Je lui en serai éternellement reconnaissante. »

Anna se réserve du temps pour vaquer à des activités de plein air. En saison estivale, elle pratique la randonnée pédestre, le vélo et la natation. L’hiver, elle s’adonne au ski de fond. Son parcours assez singulier amène Anna à vouloir partager ses conseils avec des jeunes qui franchissent la fin de leur secondaire. « À cette étape de ma vie, je ne savais pas vraiment quoi faire. Je n’avais pas mes maths fortes et je pensais qu’avec un diplôme en poche, beaucoup de portes me seraient ouvertes. La réalité a été tout autre. J’ai rapidement compris à quel point ma formation était insuffisante et qu’être unilingue limitait la recherche d’emploi. C’est à partir de ce constat et, bien sûr, appuyée d’encouragements que j’ai décidé de combler ces lacunes. Je suis donc retournée aux études en me fixant des objectifs réalistes, tout en me persuadant de terminer tout ce que j’entreprendrais. Bref, à 17 ans, j’aurais aimé être plus consciente de l’importance d’une bonne formation et d’une deuxième langue; ce sont 2 atouts majeurs pour bénéficier d’une vie professionnelle riche et intéressante. Le monde est grand et s’ouvre à nous, à chacun d’y prendre sa place. »

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