Du Liban à Saint-Hippolyte

Denise Gagné, Le Sentier, Saint-Hippolyte, mai 2014

Eli Bounassif a quitté le Liban, seul, il y a près de 20 ans pour s’établir au Québec. Des perspectives d’emploi plus intéressantes et les conflits qui secouaient son pays l’y ont incité. Mécanicien de profession, il a trouvé un bel équilibre en s’installant à Saint-Hippolyte il y a maintenant quatre ans.

J’ai été bien accueilli, mais le premier hiver a été difficile, se souvient-il. S’installer dans un nouveau pays, y trouver logement et emploi représentent un défi de taille. Mais il s’habitue rapidement à la vie québécoise et rencontre Zina, jeune femme d’origine irakienne. Elle deviendra sa femme et la mère de ses deux petites filles. Bien que le couple soit maintenant séparé et que le père ait la garde complète des enfants, Zina demeure très présente dans la vie des fillettes. Johanne Lessard, conjointe d’ Éli Bounassif depuis plus d’un an, se sent privilégiée que sa relation avec la maman de Myriam et Cybill soit aussi harmonieuse : elles communiquent, se renseignent mutuellement. On voit rarement cela, je suis heureuse de la situation. On peut voir le résultat de cette harmonie dans la complicité qui existe entre les fillettes et leur belle-maman. Même Samy, le minuscule chihuahua de Johanne, passe de bras en bras, sans protester. Il est de la famille.

 

Des gens de cœur

 

L’installation de la famille Bounassif à Saint-Hippolyte ne s’est pas faite sans difficulté : le père a dû quitter temporairement son emploi pour s’occuper de Myriam, alors trop jeune pour aller en classe. Nous avons reçu beaucoup de soutien de la part de la communauté. La directrice de l’école, madame Prince, ainsi que la responsable du service de garde, madame Lépine, ont été particulièrement attentives aux besoins des enfants. Elles ont été d’une aide inestimable et je ne l’oublierai jamais. La solidarité des gens d’ici restera à jamais gravée dans sa mémoire. Contrairement aux grandes villes, ici, on se parle, on se connaît. Nous avons des amis, on s’y sent bien.

 

Comme chez nous

 

Son travail à Saint-Jérôme et sa jolie maison en pleine nature procurent à Eli tout ce qu’il recherchait. Vous savez, le Liban et le Québec ne sont pas si différents! Là-bas, nous avons des saisons, des montagnes, de la neige. De la neige? Au Liban? Mais oui! Au Liban, on peut skier en montagne le matin, et aller se baigner dans la mer en après-midi. En fait, l’hiver québécois ne m’a pas vraiment surpris.

 

Un café avec le premier ministre

 

Ce qui l’a vraiment surpris, par contre, c’est la liberté d’esprit des Québécois et le sentiment d’égalité qui règne ici. Un jour, s’étant arrêté prendre un café, il a eu l’immense surprise de voir Bernard Landry entrer dans le restaurant en compagnie de sa femme. Je n’en revenais pas, il parlait aux gens, il était simple… et c’était le premier ministre! Chez nous, il aurait voyagé dans une limousine blindée, avec cinq voitures d’escorte! C’est cette simplicité dans les relations entre les personnes, la sincérité et la chaleur des Québécois qui continuent de charmer Eli Bounassif. Une vraie histoire de cœur!

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