Centre d’exposition de Val-David

Manon Régimbald, Ski-se-Dit, Val-David, mai 2014

Apprendre et découvrir très jeune ce que l’art et la pensée peuvent nous offrir pour nous aider à redresser la tête, à mieux vivre et à mieux être. Voilà ce vers quoi tend le programme éducatif, soit offrir une ouverture, une halte, une escale ou, encore, un port d’attache, un lieu d’ancrage et d’enracinement autant que de découverte et d’apprentissage. Tous les participants auront oeuvré à partir de cette thématique commune Matière à fiction matière à penser, inspirée par les expositions présentées au Centre l’automne dernier, Blanc de mémoire, de Chloë Charce, et Papier, fiction, d’Andrée-Anne Dupuis-Bourret.

Ainsi évoluent les métamorphoses de la matière à fiction en matière à penser et vice versa. Cela va de la connaissance de soi et d’autrui au voyage en soi et à l’extérieur de soi. D’un côté, la matière initie un récit,une histoire; de l’autre, la fiction enrichit notre regard sur la matière divisée entre le vrai et le faux, le réel et l’illusoire, partagée entre le vraisemblable et le trompe-l’œil. Pour plusieurs, le papier a servi de matière première. Support pour écrire, dessiner, graver ou imprimer, il est devenu fable, poésie, sculpture et installation, à la manière d’Andrée-Anne Dupuis-Bourret. Selon le principe de base de l’origami, c’est-à-dire l’art traditionnel japonais du papier découpé et plié, une multitude de fleurs ont été faites à partir de feuilles de papier Arches récupérées d’ateliers de gravure. Une à une, ces épreuves rejetées ont été transformées en une multitude de nénuphars grâce aux enfants. Une fois installés dans la galerie du Centre, ces « coinscoins» changés en nymphéas forment une île, vaste paysage autour duquel se déploient une faune ailée, des poissons volants et des tortues confectionnés par des élèves du secondaire qui laissent planer autant l’ombre du faux que du vrai. En filiation avec l’installation de Chloë Charce, où des fonds de bouteilles d’eau récupérées se transformaient en oasis, les « coins-coins » feront naître un océan de beauté là où il n’y avait que matière à recycler. Au fil de cette histoire, la fiction joue avec la réalité. Île ou continent? Qu’importe. Mais une autre image transparaît derrière elle, celle de l’étrange découverte d’un septième continent – ce vortex de milliards de fragments de plastique amalgamés dans les mers et dont on ne sait plus quoi faire. N’y a-t-il pas là matière à penser et à repenser?

L’exposition regroupe les travaux des enfants du centre de la petite enfance de Val-David, des élèves des écoles primaires Sainte-Marie et Saint-Jean-Baptiste de Val-David et de l’École Imagine (tous sous la supervision de l’artiste Michel Gautier), des élèves du secondaire de l’Académie Sainte-Agathe/ICI par les arts, dirigés par Janet Vektaris, des étudiants du Département d’arts plastiques du Cégep régional de Lanaudière (Carole-Anne Ayotte, Florence Lavoie, Félix Pelletier Marion, Amélie Olivier) dirigés par Denis Fecteau.

 

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