Maryse Labonté, L’Indice bohémien, Rouyn-Noranda, mai 2014
Louisa Nicol est une artiste qui a consacré toute sa vie à sa pratique artistique. On dit d’elle qu’elle est une femme ordinaire, avec un parcours extraordinaire. On la connaît aussi pour sa persévérance à rendre les arts accessibles à tous. Depuis 30 ans, Louisa Nicol consacre ses étés à la galerie d’art qu’elle a fondée avec Raymond-Marius Boucher, dans son village natal de Palmarolle. La Galerie Sang-Neuf-Art, logée dans l'ancienne forge du village, regroupe les œuvres d'artistes professionnels de la région ou d’ailleurs. C’est également dans ce lieu que sont exposés les travaux des étudiants de l’École des Beaux-arts Rosa-Bonheur, qu’elle a fondée en 1988. Pour souligner les 30 ans de la galerie, elle organise un 3e déjeuner sur l’herbe le 20 juillet prochain. « Louisa dessine depuis son enfance », raconte l’une de ses amies et camarade de classe de l’école primaire, Jocelyne Caron. Celle-ci se rappelle que pendant les cours, Louisa dessinait tous les sujets qu’elle voyait et depuis, elle n’a jamais lâché ses crayons. « Elle, c’est une vraie artiste. Son art passe avant tout! »
Pourquoi avoir choisi son village en Abitibi pour ouvrir une galerie d’art? À cette question, Louisa répond : « C’était un beau défi! D’abord, à cause de la beauté du site et de la lumière exceptionnelle dont nous bénéficions au 48e parallèle. » Elle qualifie cette lumière de même nature que celle de Paris, ville d’art et de culture. « Aussi, l’ouverture d’esprit des citoyens me plaisait beaucoup. »
Il faut se rappeler qu’à l’époque, la Maison de la culture de La Sarre n’était pas encore construite. « Depuis les années 90, la région s’est développée énormément au point de vue culturel. On connaît une émergence d’artistes professionnels, dont plusieurs sont diplômés de l’UQAT. Ça crée une dynamique très intéressante et les gens de la région sont de bons collectionneurs. Ils appuient les artistes dans leur milieu en achetant des œuvres », poursuit-elle.
La programmation de la Galerie a débuté par des dimanches-rencontres. Chaque semaine, un artiste était invité à exposer dans ces lieux. Le premier artiste reçu en exposition solo a été Louis Brien. Par la suite, les Monic Bégin, Roger Langevin, Jocelyne Labrecque et Norbert Lemire, pour ne nommer que ceux-là, ont exposé à tour de rôle. Par la suite, plusieurs événements ont rythmé les saisons depuis 30 ans, dont l’ouverture de l’École des Beaux-arts Rosa-Bonheur, qui accueille depuis 1988 des vacanciers pour des cours intensifs de cinq jours en arts visuels.
En 1994, Louisa a organisé un premier Déjeuner sur l’herbe, soulignant les 10 ans de la Galerie. Une douzaine d’artistes se sont produits en direct et plus de 120 personnes y ont participé. En août 2004, un deuxième déjeuner sur l’herbe consacré aux produits régionaux réunissant plus de 120 personnes soulignait les 20 ans de la fondation de la galerie. La municipalité de Palmarolle bénéficie du temps et de l’énergie que Louisa consacre au développement de sa localité. Elle s’investit présentement à l’organisation d’un nouveau marché public qui verra le jour à la fin juin au cœur du village. Dans le cadre du 30e anniversaire de sa galerie, Louisa organise un 3e déjeuner sur l’herbe sous le thème du marché public. Cette activité aura lieu le dimanche 20 juillet prochain. Elle invite les artistes de toute catégorie à venir peindre au cœur du marché.
Par ailleurs, dans le cadre du centenaire de la ville d’Amos, Louisa participera à une exposition rétrospective au Palais des arts Harricana. Rappelons aussi qu’elle a reçu le 21 mars dernier le Prix du CALQ, à titre de créatrice de l’année en Abitibi-Témiscamingue. Ce prix lui a été remis lors de la soirée des Prix d’excellence en arts et culture de l’Abitibi-Témiscamingue, organisée par le Conseil de la culture de la région.