Les popotes roulantes dans le HSF

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 23 avril 2014

Dernièrement, à l'occasion de la Semaine des popotes roulantes, le Centre d'action bénévole (CAB), par la voix de Nancy Blanchette, intervenante, soulignait la présence de plusieurs unités de ce service alimentaire dans la MRC du Haut-Saint-François. Quatre personnes impliquées nous ont raconté leur lien avec l'organisme. À 81 ans, Jeannine Ménard, qui habite un loyer régi par l'Office municipal d'habitation d'East Angus, utilise avec satisfaction cette commodité à raison de 3 fois par semaine. Mme Ménard témoigne de son plaisir à profiter des repas préparés par un restaurateur d'East Angus. Celui-ci offre régulièrement un choix de 4 menus. « Et si la personne n'aime pas ce qui lui est proposé, elle peut toujours commander un hamburger steak, parce que beaucoup de personnes âgées ont été, depuis leur jeunesse, habituées à ce régime », rappelle celle qui possède une longue expérience de ce service.

Mme Ménard décrit les soins qui sont apportés par le traiteur ou le restaurateur pour éviter allergies ou autres problèmes reliés à l'ingestion de certains aliments. « J'aime faire à manger, affirme celle qui, trois fois par semaine, se fait livrer des repas parce qu'elle se déplace avec une marchette. Comme je prends un anticoagulant, je dois faire attention aux salades. Ceux qui préparent mes repas le savent et ils n'en mettent pas. » Elle peut commander le repas qui lui convient en téléphonant au chef avant 10 h.

Mariette Lowe, personne ressource pour rencontrer les bénéficiaires, explique les grandes lignes du fonctionnement des popotes roulantes. Elle remplit avec les utilisateurs les formulaires requis avant d'acheminer la demande au CAB. Habituellement, un traiteur ou un restaurateur prépare les plats en tenant compte des impératifs intégrés au dossier à la suite de sa visite. Les allergies sévères ou les interactions négatives entre la nourriture et les médicaments y sont mentionnées, entre autres.  Les gens reçoivent un mois à l'avance les choix des menus. Ils peuvent appeler pour commander autre chose s'ils n'aiment un repas. À partir de 70 ans, on peut profiter d'un crédit d'impôt pour maintien à domicile.

Pour sa part, Nancy Blanchette définit les critères de sélection qui donnent droit au service. Il faut être âgé de 65 ans ou plus. Les mets de la popote sont distribués aussi aux personnes plus jeunes en perte d'autonomie, temporaire ou permanente, aux malades chroniques et aux handicapés. On trouve ces popotes à Bury, Weedon, East Angus, Scotstown, St-Gérard, Sawyerville et Cookshire. Près de 130 bénéficiaires sont inscrits à l'organisme. Ils consomment quelque 3 827 repas par année. Le CAB verse 1,75 $ le plat pour diminuer l'impact pécuniaire que pourrait entraîner ce soutien aux aînés. À East Angus, les abonnés peuvent profiter du service 3 fois par semaine tandis que dans les milieux ruraux, on n'en offre qu'un seul.

À East Angus, Marcel Busque, qui se décrit comme le chocolat de ces dames, prépare et livre ces denrées depuis 11 ans. Bénévole, il reçoit une compensation pour le kilométrage qu'il parcourt. Toutefois, chaque municipalité participante fonctionne d'une façon différente. M. Busque aime distribuer ces mets. « Ça leur fait plaisir de me voir. Des fois, c'est la seule visite qu'ils reçoivent. Je fais des farces avec eux, pas longtemps, pour ne pas laisser refroidir les autres repas. Les livreurs sont attendus avec impatience », raconte-t-il, lui qui distribue jusqu'à 20 lunchs par jour.

C'est par le bouche-à-oreille, principalement que se transmet la promotion du service de popote roulante. Pour certains, le goût de se faire gâter un peu en justifie l'utilisation alors que pour d'autres, il s'agit d'une façon de mieux s'alimenter. Les portions sont généreuses au point de servir tant pour le midi que pour le soir. Mme Blanchette annonce que les popotes roulantes étudient la possibilité d'offrir des repas congelés dans un avenir rapproché. Pour l'instant, on tente des expériences pour connaître la faisabilité du projet. Au niveau provincial, une étude démontre que la moyenne d'âge des bénévoles qui participent à l'essor des popotes roulantes est de 72 ans. On dénote une grande difficulté à trouver du sang neuf pour assurer la pérennité du service malgré les démarches accomplies pour augmenter la relève.

 

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