Passer par la formation aux adultes

Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 9 avril 2014

Daniel Nadeau, 38 ans, d'East Angus, s'apprête à suivre le programme de préposé aux bénéficiaires. Mais avant, il doit obtenir son prérequis et compléter son secondaire 1er, 2 et 3. Celui qui était au cheminement particulier, il y a 20 ans, est retourné sur les bancs d'école à la formation aux adultes à East Angus. Il est sur le point de compléter son 3e secondaire, ce qui lui permettra d'entamer sa nouvelle formation au Centre 24-Juin, dès septembre prochain.

Avec raison, l'homme est fier de son cheminement et ne cache pas sa hâte de retourner sur le marché du travail. Toutefois, M. Nadeau avoue sa déception et frustration d'avoir complété le cheminement particulier sans obtenir le moindre diplôme. « J'ai fait 5 ans au cheminement particulier. Quand j'ai fini, je n'ai pas eu de diplôme. Je ne  le savais pas. J'avais juste des attestations. Quand tu n'as pas de diplôme, aujourd'hui on  ne peut pas faire grand-chose. Oui il y a des emplois, mais au salaire minimum. J'ai travaillé dans les shop pendant 20 ans. Je suis tanné de «bretter» dans les shop ici et là. » Le dernier emploi de Daniel Nadeau était chez Portes et Fenêtres Cookshire. Malheureusement, on connaît la tragédie qui est survenue.

« Je suis tanné de me promener d'une shop à l'autre. Ça me tente pu de courir, travailler un à deux ans à une place et recommencer. Je veux un emploi stable bien rémunéré. Je me suis occupé de mon père malade et j'ai découvert des affinités avec le métier de préposé aux bénéficiaires. »

« J'ai entendu parler du programme de formation à l'emploi d'Emploi Québec et je me suis inscris à la formation aux adultes. J'ai commencé en janvier 2013 et je vais terminer en juin prochain. Ça faisait 20 ans que je n'avais pas été à l'école. Au début, j'étais pas mal stressé, je ne dormais pas, je me disais je vais tu être capable parce que je n'étais pas bon à l'école. Avant, j'avais de la misère. Ça a pris un mois pour m'adapter. Du côté des adultes, ce n'est pas pareil comme de l'autre côté (formation régulière dans les locaux adjacents ceux de la formation aux adultes) tu y vas à ton rythme. Les profs ne perdent pas leur temps à écrire au tableau. Quand tu as une question, tu vas voir le prof, il prend une feuille avec toi et il prend le temps que ça prendra pour t'expliquer jusqu'à tant que tu comprennes. Ils sont là pour te donner tous les outils possibles pour que tu réussisses. Je trouve qu'on est bien encadré, t'as du soutien. »

M. Nadeau mentionne que les intervenants font preuve de discernement et prennent les moyens pour te permettre de réussir. « Si tu as de la misère dans un cours, ils peuvent ajuster ton horaire en conséquence pour te donner plus de temps pour travailler. C'est pas mal plus facile du côté des adultes et on est égal, on n'est pas étiqueté. » M. Nadeau précise néanmoins « on travaille aussi fort, mais on va à notre rythme et on a de l'encadrement. »

Fortement stimulé par son retour à l'école, M. Nadeau, qui est parmi les plus âgés du groupe, croit être en mesure de compléter sa formation avant le mois de juin. « Il me reste un examen de français et d'anglais à compléter. Je vais probablement finir avant la fin, mais je vais commencer mon 4e secondaire. Même si je ne le termine pas, ce que j'aurais acquis, ça ne sera pas perdu et si je veux continuer à la maison, je pourrais reprendre où j'étais rendu », d'exprimer celui qui a la ferme intention de se rendre jusqu'au bout.

Heureux et fort satisfait de son apprentissage, Daniel Nadeau lance ce message «  pour ceux qui hésiteraient à venir, n'hésitez pas. Ce n'est pas si terrible. Même ceux qui ne se trouvent pas bons et ont de la misère, n'hésitez pas à venir aux adultes, ils vont trouver ça merveilleux. »

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