Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 12 mars 2014
Les journées de la persévérance, ça ne se passait pas essentiellement du côté régulier de la Cité-école Louis-Saint-Laurent. La Formation générale et professionnelle aux adultes ainsi que le groupe d'insertion sociale soulignaient à leur façon la persévérance en partageant un déjeuner auquel se sont joints les membres du personnel, l'humoriste Adam Desmarais et l'enseignant Charles Labrie.
Édith Letendre avec l'aide d'un groupe d'élèves en formation générale ont travaillé fort pour solliciter des commanditaires permettant de partager un succulent déjeuner servi par nul autre que les enseignants, ce qui devait certainement ajouter à la saveur.
Benoit Rousseau, directeur à la Formation professionnelle, rappelle aux étudiants l'importance de persévérer et de compléter son cheminement académique. L'intervenant appuie son affirmation sur une statistique voulant que la différence salariale d'un diplômé et non-diplômé sur une vie de travail représente 1 million $. Patricia Richer, directrice du FGA au Centre d'éducation aux adultes des Hauts-Cantons, se réjouit de l'initiative et formule à voix haute son souhait de partage et d'échange entre les groupes. « Les gens se connaissent à l'extérieur, mais à l'intérieur, ils ne se parlent pas. Les étudiants au FGA sont là pour avoir des acquis et ceux en FP sont déjà dans leur rêve. On pourrait échanger et se donner un coup de main, s'aider mutuellement, travailler sur le sentiment d'appartenance. On est une grande famille à l'Éducation aux adultes. »
Invité à prendre la parole, Charles Labrie, en a surpris quelques-uns par son introduction. « Je n'aime pas la semaine de la persévérance, la semaine du suicide, la Saint-Valentin parce que ça se passe tous les jours. La vie, c'est une lutte de chaque jour. » Pionnier des bourses de persévérance, l'enseignant lauréat du Grand prix de la ruralité au Québec souligne l'importance de persévérer en insistant sur le fait que chacun forme un maillon utile du grand chaînon de la société.
D'autre part, l'humoriste Adam Desmarais a fait une petite prestation de son savoir-faire tout en abordant le thème de la persévérance. Originaire de Weedon, le jeune homme répondait à l'invitation d'un ami, Éric Thibault, également enseignant en opération d'équipement de production à l'école, à raconter son cheminement. M. Desmarais est un ancien étudiant de la Polyvalente Louis-Saint-Laurent. Il mentionne y avoir vécu ses premiers moments comme humoriste, en plus d'avoir décroché le titre de M. Polyvalente. Si cette expérience lui a donné le goût d'en faire son métier, il a rapidement constaté qu'il était difficile d'en vivre. Il a donc complété un Diplôme d'études professionnelles en cuisine. Toutefois, le conférencier caressait toujours son rêve de devenir humoriste. Après une prestation peu convaincante, un certain soir, il décida de mettre sa carrière en veilleuse. « Mon show à la Maison des jeunes n'avait pas marché, je me sentais détruit. J'ai été cinq ans à ne rien faire en humour. J'ai rencontré un psy qui m'a encouragé à poursuivre. Il faut aller vers ce qu'on aime. J'ai fait un show à Granby, ça a bien fonctionné. J'ai fait l'école de l'humour, j'ai fait beaucoup de téléphones, fait quelques show. L'humour, ce n'est pas drôle, c'est difficile. Ça fait 15 ans que j'en fais et je ne fais même pas partie de la relève », d'exprimer l'invité. Loin d'être découragé, Adam Desmarais persiste et l'avenir s'avère prometteur pour lui. Son discours ponctué de blagues bien placées a fait rire, mais également réfléchir les étudiants présents.
Chantal Auger, étudiante en secrétariat, apprécie ce genre d'initiative. « C'est le fun. Ça nous aide quand on est débinée. Le social ça aide, on se connaît et ça nous donne une tape dans le dos. » Rock Rancourt, étudiant en opération équipement de production, ajoute que « c'est bien pensé. C'est une bonne idée de se voir avec nos amis, c'est motivant. On devrait faire ça chaque année, se retrouver en gang, prendre un bon déjeuner. » Samuel Bergeron, inscrit en formation aux adultes, apprécie l'initiative. « Je suis un gars facile à décrocher. Une activité comme ça, ça encourage. » Au cours de cette journée, certains enseignants remettaient des certificats de persévérance à leurs élèves.