La CSHC se bute à des parents de La Patrie

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 26 février 2014

À Hampden, en terrain neutre, Gaétan Perron, président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC), Martial Gaudreau, directeur des services éducatifs à la CSHC, Colette Lamy, commissaire, et Diane Robillard, directrice des écoles Notre-Dame-de-Lorette de La Patrie et St-Paul de Scotstown, ont rencontré plus de 80 parents des deux endroits pour leur présenter le projet de réorganisation des classes.

Ce dernier est causé par le dépeuplement des zones rurales constaté un peu partout. Il y a moins d'enfants qui fréquentent les deux institutions. Cette fois-ci, la menace plane que certains d'entre eux voudraient retirer 9 des leurs de Notre-Dame-de-Lorette de La Patrie si le statu quo n'est pas maintenu. C'est ce qu'annonçait Édith Dubreuil lors d'une conversation téléphonique. « Moi et une autre maman, on a déjà envoyé nos enfants à l'école de Notre-Dame-des-Bois. On les a transportés à nos frais. Là, on en a neuf [écoliers] qui vont faire l'école à la maison ou qui iront ailleurs si on est obligé de séparer nos enfants ou de les faire voyager. » Les modifications suggérées par la CSHC avaient été refusées à l'unanimité au Conseil d'établissement une première fois et, à 80 %, la seconde.

Rappelons les intentions de la commission scolaire: fusionner les bassins de Notre-Dame-de-Lorette et St-Paul pour éviter les groupes à triples niveaux. Les écoliers de La Patrie et Scotstown du 1er cycle [1re et 2e années] se rendraient à St-Paul et ceux du 3e cycle [5e et 6e années] se retrouveraient à Notre-Dame-de-Lorette. Les enfants qui s'inscriront à la maternelle et au 2e cycle [3e et 4e années] iraient là où ils seraient les plus nombreux.

Une des conséquences de ce projet, qui heurtent de front une partie des pères et mères présents à la rencontre, porte sur leur transport entre les municipalités. L'élément de frustration suivant s'appuie sur le fait que des familles qui en ont deux ou plus risquent de les voir séparés, l'un fréquentant Notre-Dame-de-Lorette et l'autre St-Paul. Pour plusieurs parents dans la salle, la suggestion semble avoir du sens.

M. Gaudreau insiste. La CSHC travaille fort pour offrir aux enfants le meilleur milieu d'apprentissage. Il a rappelé le contexte légal qui justifie le projet déposé. En synthèse, la Loi C-8 de la CSHC permet aux commissaires de garder un lieu d'enseignement ouvert ou non et de modifier certains services éducatifs. Pour sa part, la Loi de l'instruction publique donne aux CS d'établir les écoles, de maintenir la qualité des services, de modifier les cycles, etc. Et enfin, ce sont les 22 personnes élues au titre de commissaire qui ont le dernier mot.

Se faisant rassurant, M. Perron rappelle qu'il y a des étapes qui conduiront à l'ultime décision, soit celle qui consacrera le statu quo [maintien des groupes à niveaux triples dans chaque école] ou la fusion des bassins des deux institutions. Après l'affichage de l'avis public convoquant les parents à la réunion du 18 février, il annonce que la CHSC leur alloue du temps jusqu'au 28 mars pour que la population des deux municipalités produise des écrits ou mémoires pour faire part de leurs doléances ou de leur approbation et des arguments pour appuyer leur propos. Ces textes, courts ou détaillés, peuvent être acheminés par courrier régulier ou courriel à la CSHC. Le 15 avril prochain, toujours en terrain neutre, à Hampden, aura lieu l'audience publique où sera présentée la synthèse des documents envoyés. Enfin, le 22 avril, les commissaires prendront la décision définitive.

Informé de l'épée de Damoclès suspendue au-dessus du projet de réorganisation des classes entre Scotstown et La Patrie, M. Gaudreau refuse de s'engager sur cette route. Avant de parler de fermeture d'établissement scolaire à la suite d'un éventuel retrait de 9 enfants, il réaffirme que la CSHC continuera le processus de discussion déjà entamé. « Le processus suit son cours », rappelle-t-il, énumérant les étapes qui conduiront à la rencontre des commissaires du 22 avril. Dans les faits, explique-t-il, le seul irritant sur lequel buteraient les parents serait celui des écoliers de la 1re et la 2e année qui auront à voyager à Scotstown.

Pour l'instant, et en fonction des statistiques disponibles, il semblerait que La Patrie recevrait, jusqu'en fin de 6e, tous les enfants parce que c'est là que s'en trouverait la plus grande concentration. Au passage, et concernant le phénomène de l'école à la maison, le directeur des programmes éducatifs ajoute que « la CSHC offre un support d'enseignement à domicile supervisé. » Sentant le chauvinisme pointer, Jonathan Blais, un des pères concernés par cette réorganisation, a plaidé pour le retour au réalisme et au calme. « Il n'est pas question de nous monter les uns contre les autres, village contre village, on n'arrivera à rien comme ça. »

 

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