Duo de chefs à l’Orchestre symphonique

Daniel Dumont, L’Indice bohémien, Rouyn-Noranda, mars 2014

L’arrivée de Pierre Corneau à titre de chef associé à la direction musicale de l’Orchestre symphonique régional d’Abitibi-Témiscamingue témoigne bien de la solidité de l’organisme. Tromboniste de formation et musicien de l’orchestre depuis une quinzaine d’années, Pierre Corneau ne compte plus les événements musicaux régionaux qu’il a enrichis de ses prestations.

De son côté, après 27 ans à la barre, le chef-fondateur Jacques Marchand parle de relève, mais surtout pas de retraite en ce qui le concerne : « Je n’ai pas envie d’arrêter, le désir de diriger m’habite toujours. J’ai aussi un vif intérêt pour la composition et l’interprétation », raconte le créateur de la Symphonie abitibienne. On se souviendra qu’après ses études en musique, Jacques Marchand a été accompagnateur pendant plus d’une dizaine d’années, notamment auprès de Renée Claude et Pauline Julien, avant d’envisager un retour en région au milieu des années 80. Si la grande aventure de l’Orchestre a définitivement permis de profiler l’importance de la culture en Abitibi-Témiscamingue et de la rendre accessible, Jacques Marchand aura gagné au change en y cultivant la variété de ses talents, musicaux et autres.

Rassembleur hors pair, le chef fait une courte rétrospective des énormes défis relevés aux premières heures de la création de l’orchestre. Il nous confie, sourire en coin : « J’ai appris au cours de mes années d’interprétation qu’il était important que mes projets soient toujours bien structurés; ça explique peut-être une partie de l’écoute que nous avons eue aux première heures du projet d’orchestre symphonique. »

« Au fil du temps, l’orchestre a fait ses preuves et a mûri. Dernièrement, j’ai eu plusieurs discussions avec le conseil d’administration au sujet de la suite à donner à ce projet toujours mobilisateur. Sans compter les aides gouvernementales, plusieurs personnes et organismes locaux et régionaux ont sans cesse renouvelé leurs appuis pour concrétiser ce rêve : après plus d’un quart de siècle, il est grand temps d’en assurer la pérennité », explique Jacques Marchand.

Entre autres critères de sélection, la compétence musicale sous tous ses aspects a été le premier volet considéré pour choisir un chef associé. La connaissance de la dynamique régionale et de l’orchestre faisaient également partie des critères considérés. Bien sûr, on a aussi soupesé la capacité du candidat à mobiliser et faire cheminer les quelque quarante musiciens de calibre composant l’orchestre.

Questionné sur sa récente arrivée en poste, Pierre Corneau nous partage sa conviction à l’effet que l’orchestre demeure un outil de rétention inestimable pour la région. « Au-delà des compétences et aptitudes, il faut une bonne dose de passion pour diriger cet orchestre : sous plusieurs aspects, l’OSR d’Abitibi-Témiscamingue n’est pas un orchestre symphonique conventionnel. À preuve, le cumul de certaines tâches pour cause de ressources financières ou humaines limitées, auxquelles doivent subvenir les membres de l’équipe. Également, les choix de conciliation travail-famille auxquels sont confrontés plusieurs musiciens limitent parfois leur disponibilité. Pour un chef, ça rend le défi encore plus intéressant », raconte le nouveau chef associé.

« Un concept de dualité dans la direction musicale a été retenu pour toutes les représentations à venir. Ce choix permet à chacun des chefs de s’approprier une partie du programme et d’y apporter sa couleur tout en gardant un œil sur l’approche choisie par son confrère, en regard de l’autre partie de la prestation. Cette façon de faire stimule à la fois la créativité et la collégialité : c’est très enrichissant », confie Pierre Corneau, dont la vision est aussi partagée par Jacques Marchand. Des informations sur les activités ou les spectacles de l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue peuvent être obtenues au www.osrat.ca

 

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