Nelson Sergerie, GRAFFICI, Gaspésie, mars 2014
Après avoir lancé Le temps de l’eau en mai 2012, l’auteur-compositeur-interprète Pierre Michaud complète en studio un deuxième album qui sera lancé à la fin du printemps. «Ça vient marquer le goût de s’inscrire un peu plus formellement dans cette démarche. J’ai 67 ans, mais ça ne me dérange pas. Je me comporte comme quelqu’un qui a toute la vie devant soi. Le plus grand encouragement que j’ai, c’est que les musiciens me suivent. C’est extraordinaire », lance M. Michaud qui est en studio avec Manuel Brault, à Grande-Vallée, pour enregistrer son deuxième opus. Plusieurs thèmes y seront explorés, notamment le temps. « Je demeure préoccupé par l’âge. Je suis quelque part en tension avec le temps. Je trouve que le temps est un drôle de joueur. Le temps pour moi m’interpelle beaucoup », explique l’artiste.
Musique, santé et musique
La musique fait partie de la vie de Pierre Michaud depuis longtemps. En 1969, il opère Le Goémon, une boîte à chansons de Percé, et il parcourt la province. Il fait la première partie de chansonniers, notamment Pauline Julien, Renée Claude, Jean-Pierre Ferland et Claude Léveillé.
En 1973, il remporte le deuxième prix auteur-compositeur-interprète au Festival de la chanson de Granby. À 25 ans, il fait son droit à l’université. « Il y avait la Superfrancofête à Québec. J’étais responsable de la programmation de la relève. À la fin de ça, j’avais fini mon bac en droit en 1975. À l’automne, je prenais l’école du Barreau et j’ai eu une offre de Montréal pour participer à la réalisation de 13 émissions dans le cadre des Beaux dimanches – Dimanche show soir – », explique-t-il.
Pierre Michaud doit choisir : la carrière artistique ou le droit. Il se retrouve à Chandler, pour « faire une retraite ». « Quand je suis sorti de ma semiretraite, je suis revenu vers Québec et j’ai dit à ma blonde “je fais mon barreau et je ferme la boucle. »
Quand GRAFFICI lui demande pourquoi, un long silence s’installe : « Le droit, ça raisonnait justice sociale, défense des plus démunis. J’aurais pu aller en administration. C’est là que je me suis retrouvé de toute façon ». À 30 ans, Pierre Michaud pratique le droit durant quatre ans et occupe ensuite des fonctions administratives importantes dans la capitale nationale au sein de l’appareil gouvernemental. Il termine sa carrière comme président-directeur général de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine de 2004 à 2007. « Je suis très content d’avoir fait ce parcours-là », souligne M. Michaud. Mais la chanson n’était jamais loin : « Je me permettais de participer à la création d’une chanson spéciale pour un événement spécial. J’ai repris un contact avec l’univers de la musique en m’associant à une chorale à Beauport. J’ai été directeur de la chorale durant 25 ans », raconte M. Michaud.
Le rêve
En 2008, l’aventure reprend. Pierre Michaud participe à un collectif produit par François Labonté pour souligner le 20e anniversaire du décès de Félix Leclerc. Il chantera Félix au Café de l’Anse à L’Anseau-Griffon durant 11 semaines. Les spectacles se multiplient et à l’été 2011, une tournée l’amène partout en Gaspésie. En octobre, il interprète deux chansons dédiées aux expropriés de Forillon à l’Assemblée nationale, alors que Québec fait des excuses sur la façon dont s’est faite cette expropriation. L’année 2012 marque le lancement de l’album Le temps de l’eau et la présentation d’un récital à Québec, qui sera repris en 2013, tout en visitant différents endroits en Gaspésie. L’avenir ? « On aimerait ça faire une petite virée française. Je fais des contacts actuellement. J’essaie d’intéresser des diffuseurs », rêve l’artiste.