Démocrature ou dictacratie?

Odette Morin, Le Journal des citoyens, Prévost, février 2014

 

Réforme ou vengeance : le DGE muselé !

 

Le projet de Loi C-23 sur la réforme électorale rebaptisée Loi sur l’intégrité des élections par les conservateurs, serait-il un écran de fumée ? Serait-ce plutôt la vengeance du gouvernement Harper à l’endroit du Directeur général des élections (DGE) Marc Mayrand, celui-là même qui nous a fait connaître les malversations commises lors des dernières élections, la plupart par des agents du parti conservateur? Appels robotisés, dépenses électorales frauduleuses… Le DGE se verra désormais dépouillé de tout pouvoir d’enquête, de possibilité de recherche ou de sondages. Toutes communications avec le public lui seront aussi interdites, de même que toutes publications de ses rapports.

 

Plus question d’encourager les citoyens à voter

 

Il sera interdit au DGE de lancer des campagnes publicitaires incitant les citoyens à aller voter. Il devra désormais se contenter d’expliquer comment on vote. Il n’aura plus, non plus, la possibilité de participer au programme «Vote étudiant », une élection parallèle pour permettre à 500 000 élèves (pas encore en âge de voter) d’exercer leur pensée critique et leurs aptitudes décisionnelles, et leur apprendre à voter. Ce projet de loi viendra donc supprimer toutes démarches de la part du DGE pour faire augmenter le taux de participation au scrutin. « Si le taux de participation aux élections continue de décliner à la vitesse dont il a décliné dans les 40 dernières années, nous aurons des questions à nous poser sur la légitimité de notre gouvernement et sur combien représentatif il est. Toutes ces barrières devraient amener les Canadiens à la réflexion, cela devrait être inquiétant. Je ne crois pas que cela reflète le modèle de démocratie auquel les Canadiens aspirent », a affirmé Marc Mayrand (DGE). (CBC News, 8 février.)

 

Plus difficile de voter

 

Faire valoir son droit de vote sera plus difficile que jamais. Désormais, la carte d’électeur sera interdite aux fins d’identification aux bureaux de scrutin. Seulement les pièces d’identité approuvées par le gouvernement seront acceptées. Cette disposition va exclure un grand nombre d’électeurs dont ceux qui n’ont pas de permis de conduire ou ceux qui ne disposent pas d’une carte d’assurance-maladie valide. Des jeunes, des autochtones, des personnes démunis, soit ceux qui seraient les moins enclins à voter pour le gouvernement actuel. En outre, la preuve d’identité par un répondant, dont 120 000 électeurs se sont prévalus lors du dernier scrutin, sera éliminée.
 

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