L’Isle-Verte : Une tragédie, mais aussi un élan d’entraide et de solidarité

Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon, MRC des Basques, février 2014

On se souviendra longtemps et avec émotion de cette froide nuit de janvier où le feu emporta trente-deux personnes à L’Isle-Verte. Un frère, une tante, un voisin, une mère ou un grand-papa, fragments d’une mémoire collective disparue avec le vent du fleuve. Et la souffrance de ces familles qui atteint de plein fouet notre coeur. La MRC des Basques a vécu au rythme de ce drame. Dans un esprit de solidarité, Trois-Pistoles, Saint-Éloi et Saint-Clément ont répondu à l’appel pour soutenir la douleur des Isle-Vertois et Isle-Vertoises. Lors du feu, pour relocaliser les survivants ou pendant les recherches dans les décombres.

 

Une tragédie qui nous touche tous

 

En tant que préfet, Bertin Denis se fait le porte-parole des gens des Basques et mentionne que cette tragédie « nous touche tous profondément » et que L’Isle-Verte peut compter « sur notre appui total et indéfectible ». Pompier volontaire depuis 1987 à Saint-Éloi, Bertin Denis était là avec sept autres collèges de sa municipalité, au petit matin, sur le lieu de l’incendie. Lui qui connaissait personnellement la moitié des résidents, s’est alors senti comme habité par un immense sentiment d’impuissance. « Les décombres fumaient encore, on avait peur que le feu se réanime. Puis tout s’est recouvert de glace, c’était moralement très éprouvant », raconte-t-il.

Tous les pompiers, de toutes les casernes, ont fait un travail extraordinaire. « Il ne faut pas oublier qu’ils ont sauvé des résidents, protégé les bâtiments autour et circonscrit le feu dans une partie de la Résidence du Havre ». Il déplore cependant ces hypothèses sur l’origine du drame qui ont circulé trop vite, amplifiés par la rumeur publique et certains médias.

Pascal Rousseau, directeur du Service incendie de Trois-Pistoles, présent lors de l’incendie, a de plus passé une dizaine de jours sur le site, en charge des opérations de recherches. « L’enquête durera plus d’un an avant que le rapport final puisse être public ». Il ne pourra nous en dire plus, puisqu’il a, tout comme les autres pompiers ayant participé aux recherches, signé un accord de confidentialité et de non-divulgation.

Fait à souligner, plusieurs pompiers volontaires ont reçu l’appui de leurs employeurs pour quitter temporairement leur emploi afin de s’investir dans les recherches. Alors que le tourbillon médiatique s’est enfin calmé, L’Isle-Verte vit son deuil tout comme ses voisins des Basques.

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