La passion d’enseigner: «J’aime encore ça après 30 ans!»

Christiane Dupont, Journaldesvoisins.com, le 7 février 2014

Vous vous souvenez sans doute d’un « prof » qui a marqué votre enfance, ou votre adolescence? Pascale Lamothe, elle, s’en souvient. « À l’âge de 7 ans, raconte-t-elle à journaldesvoisins.com, j’ai eu le coup de foudre pour la dame qui était à l’avant de la classe!»

Pascale Lamothe – Madame Pascale pour ses élèves — est enseignante au troisième cycle du primaire à l’école Saint-Benoît dans l’arrondissement. Son amour du métier a pris sa source en 1re année, il y a plusieurs années, alors qu’elle était une fillette de 7 ans et qu’elle fréquentait l’école primaire de son quartier. « J’ai su dès le début que je voulais être enseignante, et au primaire », ajoute-t-elle.

Depuis 15 ans, elle enseigne à des élèves du troisième cycle de l’école. « Ma place est là! C’est l’âge que j’aime chez les enfants! », souligne-t-elle, le sourire dans la voix.

 

Ça m’allume!

 

Après avoir complété un DEC en sciences humaines, puis un baccalauréat en enseignement à l’Université de Montréal, en 1981, Pascale Lamothe a commencé à travailler dans un établissement privé d’enseignement. Par la suite, elle a fait de la suppléance à l’école Saint-Benoît. C’était en 1997. Et elle a adoré l’expérience. « Je me suis dit "Un jour, j’aurai le droit de choisir dans quelle école je peux aller enseigner. " » Et, depuis, elle est restée à Saint-Benoît. « Je me considère très chanceuse, dit-elle, d’enseigner ici. C’est une école de quartier, multiethnique, avec beaucoup de familles allophones. » Mme Lamothe souligne que, cette année, elle a dans sa classe de 6e année, le quatrième enfant d’une même famille qui l’a suivi tout au long de son parcours, depuis qu’elle est enseignante à Saint-Benoît. « Ça m’allume! », lance-t-elle.

Pascale Lamothe aime l’enseignement parce qu’elle aime être en contact avec les enfants. « J’apprends d’eux, on partage!, dit-elle. On apprend des choses extraordinaires ensemble! À la fin de la journée, ils en savent un peu plus, et moi aussi », ajoute-t-elle. 

 

Foglia aime les profs!

 

Elle considère également avoir une chance inouïe de travailler avec ses collègues du même cycle d’enseignement avec qui elle s’entend très bien, de même qu’avec la directrice de l’école, Isabelle Côté, et les autres enseignants. Pascale Lamothe croit que le métier d’enseignant est plus ou moins apprécié. « Sauf M. Foglia (NDLR Pierre Foglia, chroniqueur à La Presse) qui prend toujours notre défense! », dit-elle, à la blague. Pour Mme Lamothe, il est clair que les gens n’ont pas nécessairement l’idée de ce que représente enseigner de nos jours. L’idée d’avoir une semaine des enseignants et enseignantes lui plaît bien. « C’est comme une petite tape dans le dos!, dit-elle. Ça amène une certaine reconnaissance », ajoute-t-elle, relatant que ce matin, elle a reçu un beau gâteau encore tout chaud d’un de ses grands élèves.

 

Une grande fille             

 

Elle-même maman d’une grande fille maintenant âgée de 23 ans, elle s’est donné la chance de la suivre de très près quand celle-ci a abordé sa sixième année. Elle s’est également donné un peu de recul, elle qui enseigne aux grands de sixième année. « Quand ma fille a fait sa sixième année, j’ai pris une année sabbatique, dit-elle. Ça m’a permis de faire du bénévolat à l’école et d’être membre du comité de parents. » Elle ajoute, lucide : « Je ne voulais pas enseigner la 6e année et faire la même chose le soir! »

 

Être passionné

 

« Les jeunes doivent trouver leur passion dans l’enseignement ou ailleurs, dit Mme Lamothe. Il faut trouver son sentiment d’appartenance. » Mme Lamothe sait que son enseignement peut avoir un impact important auprès des jeunes.  « Les enseignants ont une grande responsabilité envers les jeunes », dit-elle.

Selon Pascale Lamothe, l’enseignement est un métier très exigeant. « On ne fait pas seulement enseigner, dit-elle, il y a en plus "toutes autres tâches connexes"!», ajoute-t-elle, en riant. Selon elle, il faut aussi être un peu comédienne. Il faut aussi savoir intéresser et motiver les élèves. « Un enseignant qui va s’en sortir, croit-elle, c’est un enseignant qui va avoir du plaisir à être avec les élèves », ajoute Pascale Lamothe. Sa devise : « Toujours plus, jamais moins! » Elle conclura : « Je le demande aux enfants, il faut aussi que je l’applique à moi-même! », dit celle qui avouera être la doyenne des enseignants de l’établissement scolaire.

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