Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 15 janvier 2014
Rencontrés à Weedon lors des Rendez-vous de la Relève agricole, sept Africains du Burkina Faso et du Sénégal, chefs paysans dans leur champ d'activité, ont répondu à l'appel de l'UPA Développement international (UPA DI) pour participer à un stage portant sur les moyens de favoriser la relève agricole. Guidés par Hélène Jolette, responsable du réseau des partenaires de l'UPA DI, et accueillis par Lynne Martel-Bégin, présidente de l'UPA régionale, ils ont été hébergés chez 7 producteurs agricoles estriens.
Durant leur séjour, ils ont pu s'entretenir avec des spécialistes de l'agriculture du Québec et avec des étudiants provenant tant de Coaticook que de Victoriaville et St-Romain. Ils ont ainsi partagé leurs expériences malgré les différences marquées tant au point de vue des variétés céréalières que du genre de troupeau qu'ils y élèvent. Les vecteurs chaleur et aquifère séparaient les deux groupes, comme d'ailleurs les questions de salaires à verser aux employés, la mise en marché de la production et les rapports de force entre les producteurs et les acheteurs. Mais la problématique de la relève agricole les réunissait.
Ayant en commun avec le Québec le besoin de perpétuer leur vocation commune, celle de nourrir les populations, les 7 stagiaires ont pu visiter des fermes estriennes. Mme Aida Niang, arboricultrice, productrice de manioc, de mil et d'arachides et éleveuse d'ovins et de bovins, est membre du groupement de Ndia. Elle est aussi animatrice rurale et s'occupe du suivi-accompagnement des programmes de l'Union des groupements de paysans de Meckhé (UGPM). Elle s'intéressait particulièrement aux outils développés par les Québécois pour favoriser la relève.
M. Abou Thiam, producteur de riz, secrétaire de son groupement d'intérêt économique, Fédération des périmètres autogérés de l'Union de Kasack Sud au Sénégal, s'est plu à comprendre le fonctionnement de l'entreprise familiale. Il faisait remarquer qu'on parle peu de la relève dans les fermes en Afrique. M. Babacar Mbaye cultive des céréales et des arachides et il élève ovins, bovins, chèvres et volaille. Secrétaire général du groupement de Payenne et animateur pour Ndia et UGPM, il se charge de transmettre aux membres les informations recueillies. Il en est de même pour Mme Félicité Zoumbara, secrétaire de l'Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun, son confrère Laurent Domboué, trésorier général et Koueri Cissé, producteur-chef du même organisme. Tous trois sont céréaliers et éleveurs. M. Abdourahmane NDiaye pour sa part produit des melons et du riz. Il est responsable du recouvrement de son Union, Fédération des périmètres autogérés au Sénégal.
Satisfaite de cette journée vécue à Weedon, Mme Jolette rappelait que les Africains venaient en mission pour leur organisation paysanne. Elle signifiait l'importance de cette semaine d'immersion pour les sensibiliser à préparer une relève. « En plus de ce sujet, il y a l'organisation agricole qu'ils veulent analyser », a-t-elle mentionné. Pour l'occasion, Lynne Martel-Bégin, présidente de l'UPA régionale, les a accompagnés durant leur séjour exploratoire.
Jean Rousseau, député du NPD pour le territoire de Compton-Stanstead, a commenté la rencontre: « Je suis impressionné, c'est vital d'aider la relève. Les artistes de l'agriculture sont les parents pauvres de l'économie agricoles ».