Johanne Fournier, GRAFFICI, Gaspésie, janvier 2014
Pour son 21e album en carrière, Zachary Richard cosigne avec son petit-fils, Émile Cullin. Sur les dix pièces que contient J’aime la vie, les deux premières sont nées en Gaspésie, tout autant que le concept du disque. L’idée a germé à l’été 2010, alors que l’auteur-compositeur-interprète originaire de la Louisiane était en Gaspésie en compagnie de son unique petit-fils. « On était en promenade sur la grève et c’est là qu’Émile m’a annoncé qu’il voulait faire un album, se souvient l’artiste. C’est à Cap-Chat que l’idée a vraiment commencé. Mais l’écriture a débuté à Petite-Vallée le lendemain. »
La première chanson, qui donne le titre à l’album, a été écrite en une journée. Le jour suivant, l’artiste a demandé à l’enfant sur quel thème il souhaitait maintenant écrire. « Il m’a dit de regarder au large », raconte Zachary Richard. C’est ainsi que la chanson
La mer a été créée. « J’ai été son script, son secrétaire, son interprète de service, continue l’auteur-compositeur. J’étais là pour mettre un peu d’ordre dans tout ce qu’il me disait, puis le rendre dans une forme adaptée à la chanson populaire. Mais la vision était la sienne. L’album n’aurait jamais existé sans cette étincelle qui est venue de son coeur.» Par la suite, Émile, qui était alors âgé de dix ans, est allé rejoindre son grand-père en Louisiane. Comme le jeune parolier vit à Paris, certaines collaborations ont aussi été possibles via Skype.
Un handicap neuromoteur empêche Émile, qui a célébré ses 14 ans le 27 octobre, de jouer d’un instrument de musique. « On a confiance qu’il va pouvoir trouver son chemin parce qu’il aime beaucoup la musique, souligne Zachary Richard. Il est très intelligent et vif. Il a un grand sens de l’humour. Il est canaille. Il aime rire. » « C’est un peu pour rendre hommage à cet esprit créatif, pour le motiver, lui donner confiance et aussi pour participer à quelque chose de généreux et noble que j’ai fait cet album, tient à préciser le chanteur. C’est un partage absolu avec un être que j’aime beaucoup. J’ai appris de sa simplicité, de sa vision des choses, de sa candeur et de son positivisme. Ça m’a nourri.»