Carmelle Bourgeois, créatrice de Batik d’Art

L’Écho de mon village, Saint-Bonaventure, décembre 2013

Une conférence sur l’art du Batik s’est tenue à la salle municipale de Saint-Bonaventure le 9 octobre dernier. L’artiste Carmelle Pelletier Bourgeois répondait ainsi à une invitation de la bibliothèque et l’AFEAS.

Native de Yamaska, Carmelle Bourgeois développe de nombreux talents artistiques dès l’enfance alors que sa famille l’encourage à pratiquer la musique et le chant. Parallèlement, elle développe le goût du textile en confectionnant des courtepointes avec sa mère et sa grand-mère. Jeune adulte, elle choisit une carrière en soins infirmiers, ce qui ne l’empêche pas de continuer à faire fructifier ses talents artistiques. Lors d’une formation à l’Atelier de Quartier de Nicolet en 1978, elle s’initie aux techniques de l’aquarelle, du dessin au plomb et à l’encre ainsi qu’au batik sur coton et soie. Son parcours est éloquent : les expositions en solo et en groupe se succèdent dès 1984, tant au Québec qu’à l’étranger.

Au fil des ans, Mme Bourgeois continue de perfectionner son art : initiation à la pédagogie de l’Atelier du Frère Jérôme de Montréal en 1994-1995, stages de perfectionnement au Centre de Recherche et de Design en Impression Textile de Montréal de 1996 à 1998. Mme Bourgeois est membre de plusieurs associations artistiques. À ce jour, environ trois cents de ses oeuvres sont exposées dans des musées ou collections publiques et privées. Largement inspirée par les scènes bibliques, animée d’une spiritualité foncièrement musicale, à la fois celtique, médiévale et contemporaine, Mme Bourgeois donne à voir sur soie ou sur coton les paysages intérieurs de ses personnages, selon la technique ancestrale.

Le Batik est un art millénaire. Les premières œuvres ont été créées en Perse et en Égypte, sous l’influence de la culture chinoise. Les formes indonésiennes et javanaises se sont développées au XIIe siècle. On en trouve des traces ailleurs dans le monde vers le XVIIIesiècle, notamment en Europe, en Afrique et en Amérique. Le mot « batik » signifie « brisures ou craquelures », indiquant par là le procédé ancien de décoration des tissus. Mme Bourgeois décrit cette technique en ces termes :

L’artiste utilise une pièce de soie ou de coton blanc sur laquelle elle met en place un premier dessin au crayon ou au fusain. Par la suite, elle tend le tissu sur un métier de bois et trace les contours de l’esquisse à l’aide d’un tjanting ou d’un pinceau. La cire liquide est maintenue chaude, à température constante, à l’aide d’un réchaud. Le peintre détermine alors les couleurs désirées, ainsi que les zones qui recevront les teintures successives. Le tissu est ensuite immergé dans la teinture, autant de fois qu’il y a de couleurs prévues, en commençant par les teintes les plus claires pour aller progressivement vers les couleurs plus foncées. Entre chaque bain de teinture, il faut compter une période de séchage qui permet la fixation de la couleur sur le tissu.

Lorsqu’à la fin, toutes les couleurs sont en place, il faut procéder au nettoyage de la cire et permettre à l’œuvre d’apparaître dans sa totalité. À partir de ce moment, cette dernière est prête à être encadrée pour présentation publique. Très peu d’artistes pratiquent cet art au Québec. Mme Bourgeois est l’une des rares personnes à s’y être consacrée, après Thérèse Guité et Suzel Back.
 

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