Lock-out au Provigo de Témiscaming : Un triste anniversaire

Élaine Ouellet, Contact, Témiscaming, le 18 décembre 2013

Le 15 décembre marquait le premier anniversaire du  lock-out au Provigo de Témiscaming. La veille, soit le samedi 14 décembre, cinq représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont tenu une conférence de presse dans les locaux du syndicat local.

À tour de rôle, les représentants ont fait le point sur le conflit dont les négociations sont présentement au point mort. À la dernière séance de négociation le 14 août dernier, l'employeur a fait une offre finale qui a été refusée à 76% par les travailleurs. «L'employeur fait preuve d'arrogance et de mépris. Il est primordial qu'il revienne s'asseoir à la table de négociation et qu'il envoie quelqu'un qui a un pouvoir de négociation. Ce conflit, qui perdure depuis un an, a un effet néfaste sur toute l'économie locale et il faut que ça cesse !», a confié Donald Rheault, président du Conseil central d’Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec. Selon ce dernier, malgré les demandes du Syndicat local de poursuivre les pourparlers, la partie patronale resterait muette.

Dans un communiqué de presse, la CSN mentionne que Loblaws refuse la demande de créer davantage de postes permanents pour les employés-es de  longue date. En effet, plus de 70% des employés-es du Provigo de Témiscaming travaillent à temps partiel. «Après vingt-deux ans comme employée de Provigo, je fais 12,40 $ de l'heure», a confié Cathy Presseault, présidente du syndicat local. «Je ne pensais jamais un jour devoir me tenir debout près d'un feu sur le coin d'une rue. Nous voulons aller de l'avant, récupérer nos emplois et retourner au travailla tête haute et non sur nos genoux», a-t-elle ajouté la gorge serrée.

«C'est un bien triste anniversaire. Cela fait presque un an et demi que nous avons des discussions avec les syndiquées, nous avons eu une dizaine de rencontres afin de parvenir à un accord», commentait Hughes Mousseau, porte-parole de Provigo. «L'offre finale que nous avons faite au mois d'août incluait la totalité de notre marge de manœuvre. Notre objectif est d'assurer la viabilité du magasin à long terme. Nous avons fermé le magasin contre notre volonté et maintenant c'est la population qui est prise en otage. Il semble que le syndicat soit plus préoccupé de parader dans différentes régions que de vouloir régler le conflit et le fait que Monsieur Nolet et Madame Presseault disent qu'ils vont passer un autre hiver dehors ne démontre pas trop de volonté de leur part».

Quant à Denise Boucher, vice-présidente de la CSN, elle est catégorique. «II est impensable qu'une corporation qui vaut des milliards, qui vient d'acheter une compagnie pharmaceutique au montant de 12 milliards de dollars, puisse être si inconsciente de sa responsabilité sociale envers cette ville et envers ses propres employés-es. La CSN est de tout coeur avec les syndiqués-es et jamais nous allons les laisser tomber».

La journée s'est terminée sur une note plus joyeuse alors qu'un souper communautaire à la Brassette Temrose et une danse à la Légion pour la trentaine de travailleurs syndiqués du Provigo qui sont sans convention collective valide depuis le mois d'avril 2012.

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