Marc Roy, L’Écho de Cantley, décembre 2013
Je ne peux plus supporter d’entendre les gens se plaindre ou encore les élus ou les médias parler de la vitesse sur les routes quand je suis continuellement pris en otage derrière des automobilistes hyper lents, qui roulent de 10 à 20 km/h SOUS la vitesse permise, quand ce n’est pas davantage, partout dans la région, y compris chez nous à Cantley! C’est à se demander d’où vient cette croyance populaire et fataliste selon laquelle il faut réduire davantage les limites de vitesse et installer des dos d’âne et des panneaux d’arrêt partout, sinon des piétons et cyclistes, surtout des enfants, vont en mourir.
Le seul endroit où nous sommes témoins ou entendons parler d’accidents de la route à Cantley, c’est sur la Route 307. Plus souvent qu’autrement, les intempéries, les distractions et les maladresses sont à blâmer avant la vitesse. Mais c’est certain que les journalistes vont mentionner dans leur reportage « On se questionne à savoir si la vitesse est en cause ».
La toute première chose que mes parents m’ont apprise à propos des rues et des routes, lorsque j’ai commencé à me tenir sur deux pattes, c’est que la rue est un endroit dangereux. Ce n’est pas un terrain de jeu, un endroit pour placoter ni un sentier pédestre. C’est un endroit pour permettre le transport automobile. N’allez pas croire que je veux dire par là que les automobilistes doivent pour autant prendre les rues pour des pistes de course. Toutefois, je crois que le GBS (les gens utilisent couramment le GPS pour se retrouver, mais en sont venus à oublier le traditionnel GBS, le gros bon sens, pourtant tellement plus utile!) nous dicte, lorsque nous nous aventurons sur le chemin à pied, à vélo ou en planche à roulettes, skis de fond ou peu importe, d’être pleinement alertes et conscients que les chemins sont là avant tout pour le transport automobile. La Route 307 est clairement un endroit contre-indiqué pour les poussettes, les fauteuils roulants électriques et les enfants, et il ne devrait pas en être autrement. C’est le lien principal (presque le seul, en fait!) qui relie des milliers de personnes à la ville. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est tout ce que nous avons. Si des citoyens ne sont pas contents que des voitures circulent sur leur rue, ils n’avaient qu’à se trouver une maison ailleurs au départ. Ça me rappelle un peu les gens qui achètent une maison à Dorval et qui se plaignent ensuite qu’il y a des avions dans leur ciel. Bien sûr qu’il y a des avions… il y a un aéroport à côté! Tsé… genre?!?
Mon opinion n’est peut-être pas très populaire, et vous me direz qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Qu’on commence par être alerte au volant (ça, ça veut dire par se préoccuper de ce qu’il y a devant et non de son téléphone « pas si intelligent que ça », du café entre les jambes ou du briquet perdu au fond du sac à main), et par être alerte et prudent, si l’on se trouve à l’extérieur d’une voiture sur un chemin, avant de dépenser une fortune en infrastructure et application de nouvelles lois et signalisations. C’est ce que me dit mon GBS.