Étudier l’identité des gens du Nord

Véronique Dumais, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 2 décembre 2013

Depuis le 9 octobre dernier, Laurence Messier-Moreau, étudiante à la maitrise en anthropologie de l'Université de Montréal, séjourne à Fermont dans le cadre de sa thèse « Construction et représentation des travailleurs du Nord du Québec à Fermont ».

 

Jean Charest et le Plan Nord

 

L'idée de départ de cette jeune femme de 27 ans originaire du Bas-Saint-Laurent était d'étudier les changements sociaux de la classe ouvrière. Au printemps dernier, en grève depuis 6 mois, Laurence, également diplômée en photographie de l'Université de Concordia, a choisi d'orienter son projet vers Fennont. «Lors des manifestations étudiantes du printemps érable, on parlait énormément du Plan Nord el de Jean Charest. Je me suis donc davantage politisée et j'ai décidé de travailler sur l'identité du travailleur fermontois.»

Au commencement, Laurence avait pour but d'étudier les travailleurs des mines fermontoises. Plus ses recherches avançaient, plus elle rencontrait la population locale, plus sa thèse devenait une étude des mélanges sociaux entre les locaux, les travailleurs permanents non-résidents(PNR), les femmes et les autochtones, à son grand plaisir. En arrivant ici, beaucoup de Fermontois se sont intéressés à elle et à sa thèse; plusieurs locaux l'ont donc référée à d'autres acteurs du milieu Fermontois. « Je ne m'attendais pas à ça, les gens me référaient partout! Les Fermonlois sont faciles d'approche, dynamiques et le snobisme n'existe pas ici. »

 

Une thèse, trois objectifs et différentes histoires

 

Afin de bien répondre aux trois objectifs de sa thèse qui sont d'établir l'hétérogénéité de la classe ouvrière, de déterminer l'observation sociale (hiérarchie et organisation sociale) et de collecter des données visuelles, l'étudiante Montréalaise a rencontré le vice-président du syndicat des Métallos section locale 5778, David Poirier, la mairesse de Fermont, Lise Pelletier, un employé de SNC-Lavallin et de nombreux Fermontois, certains réticents à la caméra, d'autres qui avaient une foule d'histoires à lui raconter. Elle a également visité les deux minières que sont ArcelorMittal Mines Canada et Cliffs Mine de fer du Lac Bloom pour en apprendre davantage sur l'industrie, ses travailleurs et prendre quelques clichés de l'activité minière. Pendant son séjour, Laurence a déterminé ce qui poussait les gens à venir s'installer à Fermont et elle fut surprise par le classement des réponses. « Les gens d'ici sont fiers d'être Fermonfois elje croyais que la première raison de s'établir ici serait le travail. Finalement, c'est la nature et la qualité de vie qui remportent la palme suivi du travail et du social.» Du côté des PNR, ceux-ci prennent la décision de venir travailler ici pour la qualité de vie que leur offre leur emploi. En second lieu, ils ne se cachent pas que les offres professionnelles du Nord sont alléchantes et que le salaire en vaut le coup, des éléments plus rares dans les autres régions du Québec.

 

Une maitrise et ses écrits

 

Le fruit de ce périple sera raconté dans un document photo de plus de 60 pages en plus d'être accompagné d'un documentaire à l'image des citoyens de Fennont. Au moment d'écrire ces lignes, Laurence, satisfaite de son voyage en sol nordique, partageait le désir que la population puisse découvrir le résultat de toutes ses rencontres. Nous aurons donc la chance de revisiter le portrait des travailleurs du Nord sous son aspect social plutôt qu'économique et environnemental comme à l'habitude. Restez à l'affut pour connaître comment vous procurer ces documents le moment venu.

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