Pierre Durand : grande figure des organismes estriens

Dureise Jean, Regards, Sherbrooke, décembre 2013

Rencontre avec Pierre Durand, un homme qui fait la différence dans les milieux communautaires en Estrie. Ayant le goût de l’aventure et le souci d’être conséquent à ses principes, il améliora la qualité de vie de beaucoup de gens en humanisant les services et en reconnaissant la différence de l’autre pour une meilleure collaboration entre organismes. Son implication dans les activités communautaires et sociales remonte à plus de 40 ans.

 

Regards : Pourriez-vous nous parler de vous pour mieux vous connaitre?

Pierre Durand : Je suis arrivé au Carrefour accès loisirs en octobre 2008. J’ai vécu un peu en région après mes études à l’Université Concordia. Depuis 1969-1970, j’ai toujours travaillé dans les milieux communautaires, et avec toutes sortes de gens, autant toxicomanes qu’ayant des déficiences intellectuelle. J’ai aussi oeuvré pour la défense des droits des aînés, les maisons de jeunes, etc. J’ai travaillé une quinzaine d’années dans un centre de quartier à Rosemont. Puis, je me suis installé en Estrie en 1996, mais j’ai continué à travailler à Montréal jusqu’en 2005.

 

Regards : Mais qu’est-ce qui explique vos implications dans ces activités ?

Pierre Durand : Il s’agit de vivre en harmonie avec mes valeurs profondes. Par exemple, la justice sociale, l’ouverture à la différence m’ont conduit à intégrer les activités communautaires. Je n’ai jamais été celui qui jugeait les autres. J’essayais plutôt de les comprendre pour une meilleure collaboration. Mon goût pour participer à la réflexion m’a conduit à travailler avec les autres pour y trouver des solutions.

 

Regards : À votre arrivée en Estrie, y avait-il déjà des organismes communautaires?

Pierre Durand : Installé à Ham-Sud, il n’y avait pas d’organisme communautaire. Mais je me suis vite mêlé aux gens, bien que j’ai eu à faire ma place par rapport à certains autochtones. Bref, il a fallu m’adapter à la réalité, étant un nouvel arrivant dans la région. Une fois que tu as compris un peu comment les codes fonctionnent, tu peux être toi-même. C’est ce que j’ai fait et j’ai pu développer des amitiés et collaborer au P’tit Bonheur de Saint-Camille, entre autres.

 

Regards : Et pourquoi avoir laissé Montréal pour vous installer en région ?

Pierre Durand : J’avais déjà vécu à l’extérieur de Montréal en 1995. Or, je trouvais que je vivais trop pour mon travail. J’ai fini partrouver une entente avec mes supérieurs pour travailler trois journées à Montréal et faire le reste à distance. Je connaissais déjà l’Estrie, j’ai pu donc trouver une maison dans le coin d’Ham-Sud et je m’y suis installé.

 

Regards : Votre implication à Sherbrooke remonte à combien d’années?

Pierre Durand : Je suis à Sherbrooke depuis octobre 2008. Mais mon implication sociale et communautaire en Estrie remonte à mon installation à Ham-Sud, en 1996. Dès sa mise en place, vers 2004, j’ai participé aux assemblées et aux rencontres du comité d’avancement des pratiques pour le développement des communautés de l’Observatoire. J’ai cessé ma participation à ce comité seulement cette année.

 

Regards : Comment percevez-vous les activités sociales et communautaires à Sherbrooke?

Pierre Durand : Je pense que c’est un excellent moyen d’aider les gens en mettant en place plusieurs services à leurs dispositions. Au Carrefour, nous préconisons un milieu de vie sain à travers le loisir et l’épanouissement des gens.

 

Regards : Le Carrefour accès loisirs est-il un organisme communautaire à but lucratif?

Pierre Durand : Oui. Contrairement à certaines autres institutions, ici, la culture autour de notre mission de loisirs, c’est que les gens paient un peu pour y avoir accès. Nous avons toutefois des ententes avec l’arrondissement, qui dispose des programmes de rabais pour soutenir des familles à faible revenu.

 

Regards : Et quelle est la population ciblée par le Carrefour accès loisirs?

Pierre Durand : Tout le monde est bienvenu, bien que nous priorisons les gens de notre arrondissement. Nous offrons plusieurs services dont des cours de francisation, dispensés sur la base d’une entente avec le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC). L’inscription à ces services augmente d’année en année. Par exemple, pour l’année 2012, nous avons eu 332 personnes inscrites en francisation.

 

Regards : Si vous aviez un dernier mot à partager avec nos lecteurs ce serait quoi?

Pierre Durand : Je pense qu’il y un très grand travail qui se fait dans notre arrondissement. Les gens y travaillent avec passion. Je les encourage à continuer sur cette lancée. Bravo à toute la communauté.

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