Rengagez-vous qu’il disait!

Manon Thibaudeau, L’Info, Saint-Élie, décembre 2013

Les érudits auront reconnu une phrase clichée des aventures d'Astérix, une phrase dite et redite par les Romains après s'être fait tabasser par les héros gaulois. Malgré la forte possibilité de manger une dérouillée, les Romains s'en gageaient tout de même dans l'armée. D'accord, peut-être n'avaient-ils pas le choix. Aujourd'hui, quelques centaines, voire milliers d'années après l'époque des irréductibles personnages de Uderzo et Goscinny, nous sommes plus libres de faire nos choix, de s'engager ou non.

Est-ce qu'on s'engage encore? Qu'en est-il de l'implication, de l'engagement? On pourrait croire qu'il y a un relâchement. Ne sommes-nous pas dans une ère plus individualiste? Tout le monde fait sa petite affaire, on ne se préoccupe pas trop de ce qui se passe chez le voisin. On ne peut le nier, on vit beaucoup moins en communauté qu'il y a 50 ans. Les villes ont grossi, les gens se sont rapprochés géographiquement mais éloignés socialement. Cette constatation n'aboutit tout de même pas nécessairement à la conclusion d'une absence ou d'une diminution de volontarisme. Plusieurs beaux exemples de regroupements, de solidarité sont exposés au grand jour. On peut parler de l'engouement pour la mission de Pierre Lavoie. Qu'on soit d'accord ou non, on peut également parler des rassemblements, de l'engagement qu'a suscité le printemps érable chez les étudiants. Des exemples, on pourrait en sortir comme ça, plusieurs. Certains sont sportifs, d'autres sociaux. L'élément déclencheur reste toujours le même, on cherche à se regrouper, on veut faire parti de quelque chose, on veut faire la différence.

L'engagement est encore très présent dans notre société et c'est un pas vers de grandes réussites. La différence maintenant c'est qu'on s'engage non pas par obligation mais par goût, par envie. On choisit des causes qui nous ressemblent, on choisit des événements pour être avec ceux qu'on aime, on s'engage, on donne notre parole. Et même si, à cette époque plutôt cynique, nous sommes bardés de contrats partout, dans toutes les sphères de notre vie, qu'il n'est pas question de faire des choix sans signer quelque chose, j'ose croire qu'une poignée de mains peut encore suffire. On se regarde dans les yeux, on se serre la main et l'honneur est engagé. Engagez-vous et ne craignez pas les Gaulois!

Clin d'oeil: Au mois de novembre, on a une pensée particulière pour les combattants (des gens très engagés) auxquels nous devons notre liberté. Étendons un peu cette reconnaissance et prenez quelques instants pour les remercier, même si novembre est passé.
 

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