Entrevue avec le petit-fils de Clémence Ébacher

Pierre Beaulieu, Montbeillard en bref, novembre 2013

Jeudi le 19 septembre dernier, la Société d'histoire et du patrimoine de Montbeillard procédait au lancement de Les lettres de Clémence, un livret contenant les 9 lettres écrites par Clémence Ébacher, une pionnière de Montbeillard à la fin de l'année 1935 et au début de l'année 1936. À cette occasion, Montbeillard en bref faisait la connaissance d'Yves Bouchard, un résidant de Trois-Rivières et petit-fils de Clémence.

Celui-ci nous a accordé une entrevue dont voici le compte-rendu. Les lettres ont été conservées successivement par Marguerite, la belle-soeur de Clémence, ensuite par Huguette et Pierrette, les deux filles de Clémence. Il y a environ un an, Pierrette les confiait à son fils Yves Bouchard qui, au terme d'une recherche sur Internet, se mit en relation avec le journal Montbeillard en bref où on lui suggéra de communiquer avec la Société d'histoire et du patrimoine de Montbeillard. On connaît la suite. Ces lettres, ce sont, aux dires d'Yves Bouchard les dernières traces de la vie de Clémence.

C'est par intérêt pour l'histoire de la région, en particulier celle de Montbeillard, que ce dernier a décidé de rendre publique, au nom de sa famille, la correspondance de son aïeule. À la suite du lancement du livret, par la Société d'histoire et du patrimoine, Yves Bouchard se dit d'avis que les attentes de la famille sont, à cet égard, pleinement comblées. «Je souhaite, précise-t-il, que la communauté de Montbeillard y trouve, elle aussi, son compte». La publication de ces lettres permet aux petits enfants de mieux connaître leur grand-mère et confirme ce qu'on savait déjà d'elle. Pour les trois enfants vivants de Clémence, les lettres soulèvent des émotions profondes depuis longtemps enfouies. Huguette, par exemple, est profondément bouleversée chaque fois qu'elle lit les lettres de sa mère.

Dans la famille, avant la publication de ces lettres, le sujet n'était pas tabou dans le sens de honteux. On n'en parlait pas parce que c'était une histoire qui n'existait pas, une non-histoire en quelque sorte, une histoire oubliée appartenant à une tout autre époque. «La publication des lettres nous a permis de redécouvrir notre grand-mère, une femme de grand caractère, une femme courageuse et déterminée. N'eut été de la maladie, cette aventure de colonisation aurait pu être couronnée de succès» d'ajouter Yves Bouchard.

Les lettres de Clémence mettent en évidence le peu de soutien dont ont bénéficié les colons de la part des fonctionnaires. «Mais cela, de préciser Yves Bouchard, nous le savons, c'est de notoriété publique». En conclusion, Yves Bouchard se dit très heureux d'avoir fait connaître un pan de l'histoire de sa famille à la communauté de Montbeillard. En retour, il se dit content d'avoir fait la connaissance de cette communauté.

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