Diane Vézina, L’Action de l’Est, Rimouski, novembre 2013
Il y a quelques semaines, ma famille et moi avons été invitées à participer à un mariage. Le lieu était féérique, la mariée belle comme un coeur, le marié fier comme un paon. Et je ne vous parle pas des deux demoiselles d’honneur qui avaient fière allure dans leur robe de princesse et qui remplissaient d’orgueil la mère que je suis. Lors de la cérémonie, la personne qui animait a pris un moment pour nous parler du verbe aimer en mentionnant à quel point il pouvait être galvaudé. Nous l’utilisons à la fois pour dire que nous aimons notre nouvelle voiture, l’émission que nous écoutons, le morceau de chocolat que nous dégustons et pour parler de la personne qui partage notre vie. Est-ce que nous réalisons la portée et la profondeur de ce que nous disons et le mettons-nous en pratique? Telles étaient les questions.
Saviez-vous que le dictionnaire définit le mot aimer par le fait d’éprouver de l’affection, de l’amour ou de l’attachement pour quelqu’un ou quelque chose. Bien qu’ambigus, les mots « amour » et « aimer » couvrent un très large éventail de significations possibles. Par contre, ils demeurent, selon moi, les mots les plus importants de notre langue. « L’amour triomphe de tout », disait Virgile. « Être aimé, c’est se sentir justifié d’exister », discourait Sartre. « Je l’aime à mourir », chante maintenant Cabrel. Ces mots sont riches en espoir en émotion et lorsqu’ils sont utilisés à bon escient, ils peuvent transformés, illuminés notre vie. En effet, chacun de nous ressent ce besoin de se sentir aimé. Selon plusieurs spécialistes, ce serait une nécessité fondamentale, essentielle, vitale même. En fait, un psychiatre a comparé notre coeur au réservoir d’huile d’une voiture. Pour que le véhicule soit efficace et que le moteur soit en bon état, nous devons, selon ce dernier, veiller à ce que ledit réservoir soit toujours plein. Il en est de même de notre réservoir émotionnel, lequel doit également être alimenté par notre entourage afin de faire le plein. Cependant, chaque personne n’aime pas de la même manière et surtout ne le démontre pas nécessairement pareil.
C’est ce qui pose problème. Il devient donc essentiel de découvrir ce qui fait plaisir à l’autre, afin que nos actions puissent avoir la portée nécessaire et que nous puissions être compris. Lorsque nous rencontrons quelqu’un qui ne parle pas la même langue que la nôtre, au début nous allons faire quelques efforts afin de tenter de comprendre ce nouveau langage. Nous pourrions, même apprendre à reconnaître quelques mots. Mais à la longue, si aucun de nous ne fait de réels efforts pour apprendre, et bien nous ne nous comprendrons jamais. Un chinois ne saisira pas ce que lui dit un allemand, sans avoir appris le langage de ce dernier et vice-versa.
Je vous mets au défi de découvrir le langage de votre amoureux et de vos enfants en prenant en considération qu’il y en a, selon le Dr Chapman, 5 : les paroles valorisantes (qui font du bien), les moments de qualité (accorder à l’autre toute notre attention), les cadeaux (même les plus petits), les services rendus (tout ce qui aide l’autre) et le toucher physique (établir un contact avec l’autre). Soyez assurés que nous parlons tous au moins un de ces langages. Pour ce faire, observé le moment où vous avez l’impression que ces derniers se sentent réellement aimés et chiffrés le de 1 à 10. Dans quelques jours vous aurez sûrement effectué des découvertes intéressantes…