Une éducatrice émérite nous a quittés

Jean-Pierre Fabien, Le Sentier, Saint-Hippolyte, novembre 2013

Colette Noël, bénévole au journal Le Sentier pendant près de dix ans, nous a quittés en octobre. Retraçons en quelque sorte son parcours.

Colette Noël naît en 1926 à Montréal et devient orpheline de ses deux parents très jeune. La vie commence alors durement pour elle. Elle a donc compris très tôt que pour survivre et réussir, une bonne éducation était primordiale. Avec son baccalauréat en poche, elle décide d’aller étudier l’histoire de l’art en Europe. À cette époque, elle n’a que 22 ans. De retour au pays, elle termine des études en pédagogie et fonde une maternelle à même sa maison de Beloeil en Montérégie. Son mari, qu’elle a connu en France, meurt quelques mois seulement après leur mariage. Colette devra donc élever seule André, son fils unique.

 

Professeure à l’université

 

Elle sera embauchée comme professeure à la Faculté des sciences de l’Éducation de l’Université de Montréal. Elle y enseignera jusqu’à sa retraite en 1991. Elle sera consultée lors de la Commission Parent dans les années 60.

 

Une grande force intérieure

 

Autant du point de vue personnel que professionnel, Colette se démarque dans son milieu. Elle possède une force intérieure, une résilience hors du commun qui lui permettent de traverser les épreuves et d’épouser des causes qui se voulaient justes.

 

Présidente au journal Le Sentier

 

Elle s’est jointe à l’équipe de rédaction du journal Le Sentier en décembre 1992, et devient rapidement présidente du conseil d’administration. Elle y demeurera tout près de 10 ans. Le Sentier a vécu des années mouvementées au milieu des années 90, et Colette était à bord pour rassembler les troupes et tenir le fort. Elle écrivait magnifiquement bien et, à titre de présidente du journal, exerçait un leadership ouvert au dialogue. Elle signait les chroniques Culture et violence et La bibliothèque se livre à vous. Au fil des années, elle fera le portrait des élus municipaux dans les pages du journal. En 1994, elle organise un sondage sur le contenu rédactionnel du journal. De retour de son voyage d’un mois en Chine, elle se rend à l’école des Hauteurs pour faire part de ses découvertes aux élèves.

 

Une détermination à toute épreuve

 

Ses yeux, d’un bleu pur et d’une rare intensité, nous indiquaient déjà quel feu et quelle détermination l’animaient. Colette était patiente, soucieuse d’aider l’autre. Elle a lutté pour une meilleure justice sociale. Elle a fondé Pacijou, un organisme voué à dénoncer la violence présente dans les jouets pour enfants.

 

Des projets jusqu’à la fin

 

Toute frêle physiquement, Colette était une géante de l’éducation au Québec, une battante et une féministe à une époque où la plupart des femmes ne travaillaient pas. Les valeurs de cette grande dame ont toujours été en concordance avec les gestes qu’elle posait. À la fin de sa vie, ayant encore plusieurs projets en tête, elle vivait dans le village de Val-David. Déjà, elle nous manque énormément.

 

classé sous : Non classé