Un cadeau inestimable

Dominique Dumas, L’Écho d’en Haut, Saint-Pamphile, novembre 2013

Cette deuxième chance, Claudette Anctil vient de la recevoir comme un cadeau. Le 10 septembre, elle recevait un rein de son fils Benoit Gagnon, après des longs mois d’attente. Elle a été diagnostiquée à 60 ans d’une maladie polykystique rénale suite à un contrôle visant à trouver la cause d’une anémie exacerbée. Pendant de nombreuses et  longues années de dialyse péritonéale à tous les jours à la maison, Claudette espérait une greffe d’un donneur cadavérique.  Puis, les choses ont changé.  La dialyse, qui au début se passait très bien, n’a plus été suffisante.  La santé et la qualité de vie de Claudette s’en trouvait grandement diminuée.  Jusqu’à ce jour où, 15 ans plus tard, Benoit lui a offert un de ses reins.  Cette nouvelle est arrivée à un moment où elle avait presque renoncé à une greffe tant les chances que la compatibilité  parfaite avec un donneur décédé étaient minces.  L’offre de Benoit venait lui redonner tous les espoirs.

Benoit, un employé des Industries MAIBEC, a pris sa décision secrètement, sans en parler à sa mère.  Il s’était tout d’abord renseigné sur Internet et auprès de son médecin.  Il connaissait déjà ce par quoi il devrait passer pour le don de son rein.  Il avait aussi averti son employeur de ses démarches et obtenu de son supérieur l’appui dont il aurait besoin s’il était accepté.  La décision d’offrir un de ses reins à sa mère lui est venue suite à quelques pertes significatives au cours des dernières années.  Sa mère a tout d’abord refusé l’offre de Benoit mais lorsqu’il lui a expliqué ses motivations et le sentiment d’impuissance qu’il avait ressenti face à la maladie et aux décès de son fils, de son père et de sa sœur. Elle a compris que pour lui, il était important de tout tenter pour lui redonner un peu de qualité de vie.

Bien entendu, une opération de cette envergure n’est pas sans risques mais le personnel de l’unité de greffes de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont avait une grande confiance en la réussite de l’opération.  Benoit étant jeune et en parfaite santé il était le candidat idéal pour sa mère.  De nombreux tests préopératoires ont été faits dans l’attente d’une date disponible. Le téléphone a finalement sonné le 5 septembre.  La fébrilité a vite gagné la mère et le fils.  Ils allaient être opérés 5 jours plus tard.

L’intervention s’est bien déroulée, la récupération se passe bien aussi, Benoit se remet très bien et Claudette jouit d’un nouveau rein performant tous les jours. Elle est infiniment reconnaissante envers son fils et prendra bien soin de ce cadeau qu’il lui a offert.

 

classé sous : Non classé