Un univers parallèle dans la Petite-Patrie

Philippe Lajeunesse, L’Itinéraire, Montréal, le 1er novembre 2013

Mettant en vedette des conteurs et conteuses des quatre coins du monde, les Dimanches du conte sont devenus une tradition.

Chaque semaine, le Gainzbar se transforme en véritable monde imaginaire à l'occasion des Dimanches du conte. Depuis la création de cet événement en 1998 par le conteur Jean-Marc Massie, la soirée a transporté des milliers de spectateurs dans des univers fantastiques. Avec une programmation diversifiée, un nouveau thème à chaque mois et des conteurs en tous genres, Jean-Marc Massie a su bâtir un événement phare dans le milieu du conte au Québec. Autrefois au bar Le Sergent Recruteur, puis déménagée au Cabaret du Roi, la soirée présentée par les Productions du Diable Vert se déroule depuis septembre dernier dans l'atmosphère feutrée du Gainzbar, dans le quartier Petite-Patrie.

Chaque dimanche, de septembre à mai, le premier étage du bar est transformé en un salon immense, chaleureux et intime. Des fauteuils de tailles variées sont alignés devant une petite scène où se produit un artiste du conte choisi personnellement par M. Massie, aujourd'hui remplacé à l'animation par le jeune conteur Francis Désilets.

Selon ce dernier, l 'événement se veut un phénomène culturel «extraterrestre». Un spectacle de conte présenté dans un bar le dimanche soir peut sembler une activité marginale, mais l'événement a su se tailler une place notable dans la culture populaire. «Avec plus ou moins 50 spectateurs par représentation, Les Dimanches du conte ont fait leur petit bout de chemin depuis leur création à la fin des années 90», affirme l'héritier de M. Massie.

 

Une référence dans le milieu du conte

 

«Les Dimanches du conte, c'est comme La Mecque des conteurs. On n'a pas le choix d'y passer faire son pèlerinage. Ça fait partie des étapes à suivre d'ans le cheminement d'un conteur au Québec», explique M. Désilets. En effet, la grande majorité des conteurs connus tels que Fred Pellerin ou Michel Faubert se sont un jour retrouvés sous les projecteurs de l'événement «C'est une expérience que les conteurs aiment vivre et revivre. Alain Lamontagne, un conteur des premières heures, est repassé aux Dimanches du conte pour souligner ses 35 ans de carrière et m'a avoué avoir eu autant de plaisir que lors de sa première prestation», poursuit l’animateur.

 

La relève à l'honneur

 

Comme les contes qui sont transmis de génération en génération, l'art du conte se transmet aux plus jeunes et les Dimanches du conte se donne pour mission d'encourager la relève des conteurs. «Beaucoup d'importance est accordée aux nouveaux talents, qu'ils soient vieux ou jeunes», affirme François Désilets.

Cette attention particulière accordée à la relève ajoute une diversité dans la programmation de M. Massie. «Ce que j'aime des Dimanches du conte, c'est que la soirée nous permet de découvrir des artistes souvent inconnus qui oeuvrent dans un milieu qu'on pourrait qualifier d'underground», affirme Daniel, un spectateur régulier rencontré lors de l'événement.

 

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