Petit bateau téléguidé

Alphonse Fournier, Le Pierre Brillant, Val-Brillant, octobre 2013

Tout a commencé, il y a environ 25 ans. J'avais un confrère de travail qui lui, était maniaque d'hélicoptère téléguidé. Je lui disais que moi je préférais me fa briquer un petit bateau téléguidé, pour pêcher. Je pourrais donc sur le bord d'un lac, m'asseoir sur ma chaise, en prenant une bonne bière et envoyer pêcher mon petit bateau. L'hiver 2011, étant à la retraite depuis quelques années, le projet revient me hanter.

Comme je ne connaissais rien sur la fabrication de bateau, j'ai consulté des sites sur Internet et quelques livres. J'imaginais le poids du bateau à environ 50 livres, pour flotter dans l'eau à la bonne hauteur, ne pas piquer dans les vagues ni verser. Comme premier test, j'ai pris une glacière qui mesurait 24 pouces de longueur par 12 pouces de largeur que j'ai placée dans une baignoire. La glacière pesait 8 livres, elle s'enfonçait d'environ 1 pouce. J'ai ajouté du poids et fait les calculs pour 50 livres. Avec ces résultats, je savais quel gabarit devait avoir le bateau. J'ai ensuite dessiné les plans de vue d'ensemble et les détails de la construction. La structure de départ est montée avec des arches de contreplaqué de ¾ de pouce d'épaisseur, la quille et les deux bordures sont faites en merisier, le reste en petites planches de cèdre de ¾ de pouce de largeur et ¼ de pouce d' épaisseur. Tout ce bois provient de Val-Brillant. Ce sont des morceaux que  j'avais conservés pendant plusieurs dizaines d'années. Après des heures et des heures de patience et de travail, le projet prend forme. J'avais planifié le faire propulser avec un moteur à essence de souffleur à feuilles. Les tests ont été très décevants. J'ai dû abandonner cette version. Cela m'a découragé, car dans mon rêve, c'est comme cela que je le voyais et qu’il devait fonctionner. Je l'ai donc accroché dans le cabanon, en espérant l'oublier un bout de temps. Environ un mois plus tard, mon frère, Paul me refile un vieux moteur électrique de chaloupe, un MinnKota, 15 livres de poussée, qui provenait de son beau-père.

Et là, les paradigmes dans mon cerveau ont commencé à changer. J'ai repris le projet avec de nouvelles idées et encore des heures et de la patience. Pour réaliser ce projet, je dis souvent à la blague que j'ai dû inventer 3 brevets. Les tests sur l'eau terminés avec succès, j'y ai installé une canne à pêche avec un moteur pour faire actionner le moulinet. Pour pêcher, j'envoie le bateau et je retiens l'hameçon jusqu'à ce que la distance me semble convenable et je le laisse tomber à l'eau. De cette façon si l'hameçon accroche au fond ou un gros poisson mord, il ne partira pas avec le bateau. Personne ne pourra rire de moi. Cet été, avec un ami, nous sommes allés sur un petit lac ensemencé. J'étais dans la chaloupe tout en conduisant mon petit bateau.

À un endroit, il y avait 4 chaloupes enlignées et ancrées à environ 40 pieds du rivage, sûrement le meilleur endroit. Nous avons ancré la chaloupe à environ 40 pieds derrière ces chaloupes. J'envoie le petit bateau entre deux chaloupes pour aller longer le bord du lac. Après 30 secondes, je vois le bout de la canne à pêche sautiller, au même moment, quelqu'un crie: «Hé le petit bateau à pris un poisson!» J'actionne le moteur du moulinet, le poisson se retrouve le nez à peine sorti de l'eau derrière le petit bateau. J'actionne le gros moteur de 15 livres de poussée et repasse entre les chaloupes avec un léger sourire de fierté.

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