Eric Morasse, Le Bulletin des Chenaux, Sainte-Geneviève-de-Batiscan, octobre 2013
La Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté était soulignée le 17 octobre. Une journée pour conscientiser la population à la nécessite d’éliminer la pauvreté dans tous les pays. Le Fonds communautaire des Chenaux (FCDC), le Mouvement Action-Chômage(MAC) des Chenaux et Actions communautaires et bénévoles de Notre-Dame-du-Mont-Carmel se sont associés pour discuter du coût de la pauvreté, lors d'une conférence de presse tenue le 15 octobre dernier.
La pauvreté est une réalité qui nous touche de plus près qu'on voudrait le croire. C'est ce que constate Michel Giguère, conseiller municipal et membre du conseil d'administration d'Actions communautaires et bénévoles de Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Il notait l'augmentation des demandes de paniers alimentaires dans la dernière année: 626 demandes, touchant en tout 1 335 personnes. Une réalité préoccupante dans une municipalité aussi prospère que Notre-Dame-du-Mont-Carmel. « C'est en s'impliquant qu'on apprend à ne pas porter de jugement. En tant qu'élu, lorsqu'on frappe à des portes, la pauvreté on l'a en pleine face! C'est là qu'on voit qu'on a encore du chemin à faire. »
Aussi, Renaude Savard, mère de quatre enfants vivant avec peu de revenu racontait sa réalité, celle de devoir faire des pieds et des mains pour arriver à couvrir les besoins de sa famille. « Si mes enfants mangent à leur faim aujourd'hui, que leur sac d'école est bien rempli, qu'ils vont dans des camps de vacances, que la dernière paire de lunettes de mon ainée a été payée, etc., c'est grâce au soutien des organismes. Dans les moments cruciaux de l'année, c'est-à-dire à la rentrée scolaire, au temps des Fêtes, au début de l'hiver et durant les vacances d'été, leur soutien est strictement indispensable »,soulignait-elle.
En terminant, l'économiste Alain Dumas mettait en lumière que les coûts directs et indirects de la pauvreté s'élèvent annuellement à 25 milliards de dollars selon le conseil national du bien-être social. «Mais ce serait deux fois moins cher d'investir dans la lutte à la pauvreté ». En permettant à tous les Canadiens de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté.
Il existe des mesures qui pourraient être une partie de solution, comme le revenu minimum garanti par exemple, qui a été testé avec succès dans les années 1970, dans une ville du Manitoba, avant d'être aboli pour cause idéologique. Une chose est certaine, que ce soit ici ou ailleurs dans le monde, plus les inégalités sociales sont grandes, plus la facture est élevée.