A cause des garçons : La magie n’est pas rose

Ursule Ferland, L’Itinéraire, Montréal, le 15 octobre 2013

C'est l'histoire d'Émile, un jeune gai qui débarque en ville. Il doute: de lui, des autres et du sentiment amoureux. À cause des garçons, roman bien campé dans la contemporanéité montréalaise, entraîne le lecteur dans la tête du héros, auquel on s'attache rapidement- Rencontre avec l'auteur Samuel Larochelle.

Émile, 20 ans, quitte sa Gaspésie d'origine pour s'établir avec excitation à Montréal. Cette nouvelle existence évolue à travers son quotidien, ses amitiés intenses et ses quêtes. La quête d'identité, qu'il vit profondément, et la quête d'amour, qui l'obsède pratiquement. Ceci, entremêlés à travers le deuil de son père, qu’il tente de faire tant bien que mal. L’homosexualité du personnage, qui occupe une grande partde l'histoire, n'en est pas pour autant le thème principal du livre, Samuel Larochelle ne «voulait surtout pas tomber dans les clichés», Il est toutefois intéressant de découvrir comment ce jeune homme dans la vingtaine vit son homosexualité; peu de romans québécois ont abordé ce thème avec autant d'authenticité et de sensibilité. Les événements, les références au village gai sont à la fois réalistes et truculents.

«Le personnage principal aurait bien pu être un hétéro. Étant donné qu'il s'assume depuis longtemps, il n'est pas question d'acceptation de son orientation sexuelle», exprime Samuel Larochelle. Les idées projetées dans le bouquin colleraient pratiquement à tous les jeunes de cet âge.

 

Dans l'âme d'Émile

 

Le ton d'À cause des garçons est si personnel que l'on croit dès les premiers chapitres qu'il s'agit d'une autobiographie. «Au départ, 90 % de mon roman était effectivement constitue d'éléments provenant de ma vie. Au fil de l'écriture, je me suis rendu compte que j'adorais écrire de la fiction et je m'attachais beaucoup aux personnages que je créais. Au final, l'histoire est composée à 70 % de fiction, explique l'auteur.

Ce dernier révèle que le style intimiste est dû au fait que l'esprit d'Émile est accessible, que l'on peut y pénétrer. Samuel Larochelle voulait ainsi que le lecteur s'attache au personnage principal. Mission accomplie!

Ce premier roman, sincère et touchant, a pris forme il y a déjà cinq ans. L’auteur a eu son «premier coup de foudre avec l'écriture de fiction au 5e secondaire». Ses études en journalisme au Cégep de Jonquière lui ont permis de faire évoluer son écriture. Le bloggeur et journaliste pigiste pour diverses publications, dont La Presse et l’Actualité, affirme qu'il est important que l'écriture occupe une si grande place dans sa vie.

Photographe au talent unique, Samuel Larochelle est un touche-à- tout. Il est passé par la musique à l'adolescence, puis au jeu théâtral. Il se concentre maintenant au chant. «Je suis des cours depuis sept ans. L'écriture et le chant mis ensemble m'aident à garder un équilibre, à me défouler, à me recentrer. Toutes les formes d'art permettent de mieux se connaÎtre.» Le jeune auteur recherche avant tout l'équilibre. «C’est ce que j'ai voulu atteindre dans mon roman», qu'il qualifie à la fois de léger, d'introspectif, d'humoristique et d'émouvant.

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