Suzanne Bonneau, Au fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechase, octobre 2013
Vous souvenez-vous? Il y avait à cette époque, un groupe de musiciens de chez nous qui jouait de la musique moderne et canadienne.
Les jumeaux Voisine, Yvan et Yvon avaient grandi dans une ambiance musicale, puisque leur père, M. Ange-Émile Voisine était un musicien et un chanteur d’église qui faisait aussi de la musique à la maison. Quand ils ont pu se payer une guitare et un drum (batterie), ils se sont constitué un répertoire et se sont adjoint d’autres bons musiciens pour former un groupe et offrir leurs services à la population. The Black Boys étaient maintenant quatre. Leurs acolytes : M. Normand Rancourt, chanteur et joueur de guitare et M. Lucien Marcoux, joueur d’accordéon de La Durantaye. Yvon était le «drummer» (batterie) et Yvan, le guitariste et chanteur du groupe.
Pendant plus de 20 ans, ils ont fait danser les habitués du Jardin de Capri et de plusieurs autres salles des alentours, puisqu’ils jouaient pour les mariages, les noces d’or et les enterrements de vie de jeunesse de l’époque. Les danses de ce temps n’étaient pas des danses en ligne comme maintenant, mais plutôt des Paul Jones, des sets carrés, des sets à quatre, des quadrilles, etc. Yvon était le «calleur» officiel…..! La Caisse populaire et le Meuble Idéal les ont déjà aussi engagés pour leur «party» des fêtes. Les honoraires n’étaient pas très forts à cette époque….20 $ par personne par soirée! C’était la norme!
Côtoyer autant de gens au cours de tous ces évènements amène parfois des surprises comme découvrir de belles voix et de très bons gigueurs. Ils se rappellent avec plaisir, M. et Mme Léo Bernier qui chantaient bien tous les deux ensemble, M. Réal Gosselin (frère de Mme Bernier) qui avait aussi une très belle voix. M. Jean-Marie Leblond et M. Benoît Langlois étaient pour leur part, de très bons gigueurs, pour ne nommer que ceux-là.
Des anecdotes un peu cocasses arrivent parfois : un jour, Yvan qui portait des boutons de manchettes aux poignets de sa chemise, a été approché d’un peu trop près par une danseuse et sa perruque s’est accrochée dans son bouton de manchette, on imagine la scène…! Gênant? peut-être pour la dame…!
Si l’on se souvient de nos repas de noces des années de cette époque, il y avait de la dinde au menu la plupart du temps, The Black Boys se rappellent en avoir mangé «beaucoup» et «souvent» pendant ces années-là. Une autre coutume de ce temps-là que nous rappellent les jumeaux Voisine, consistait à offrir un peu d’argent aux musiciens pour qu’ils prolongent la soirée afin de rester un peu plus longtemps dans l’ambiance.
Vous l’avez peut-être déjà fait? Si MM. Eugène Frenette et Émile Carrier étaient encore là, ils en auraient eux aussi des anecdotes à raconter sur cette époque!… Ceux parmi vous qui ont vécu ces années, se rappelleront avec plaisir leur mariage ou ceux de leurs parents et amis. De belles images à se remémorer ou à vouloir oublier??? C’est selon…!