Guillaume Rosier, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 23 septembre 2013
Si des responsables du secteur minier sont allés au Vatican au début du mois, ce n'est pas pour prier, encore moins pour faire la visite des musées. Le 7 septembre dernier, le Conseil pontifical Justice et Paix organisait une journée de réflexion portant sur les questions environnementales et sociales de l'industrie minière. Le pape François en a profité pour faire parvenir un message aux participants.
« Quels sont les défis d'aujourd'hui dans le secteur minier? Quelle est la meilleure façon d'atteindre les objectifs tout en préservant les équilibres environnementaux et sociaux? » Autant de questions qui ont été posées lors de cette journée de réflexion. À n'en pas douter, la liste des invités avait de quoi faire verdir de jalousie n'importe quel organisateur de conférence sur l'industrie minière. Parmi les sociétés représentées figuraient, entre autres, Anglo American, BHP Billiton, Rio Tinto, China MinMetals Corporation ou encore Areva. Les responsables de ces grands groupes mondiaux ont eu l'occasion de confronter leurs points de vue avec ceux de plusieurs représentants de l'Église catholique mais aussi d'experts miniers. Caritas lnternationalis (confédération internationale d'organisations catholiques) et Oxfam America (organisme de lutte contre la faim dans le monde) étaient également présents.
Soulignant l'importance de l'initiative par la participation de représentants de multinationales, le Pape s'est félicité de ce que pour la première fois le secteur minier accepte de réfléchir autour de lui à sa responsabilité face à l'humanité et à l'environnement: « Non sans raison, l'exploitation minière est parfois considérée comme une exploitation injuste des richesses naturelles et des populations locales, comme la source aussi de déplacements injustes. Comme d'autres activités industrielles, les minières ont des répercussions écologiques et sociales dans le temps.» Le Saint-Père a poursuivi: « Un processus décisionnel nouveau est indispensable et inévitable qui soit plus attentif à la complexité des situations et à la solidarité.» Le pape François a notamment insisté sur le fait que les activités d'extraction devaient respecter les règlements internationaux de protection de l'environnement et que les entreprises étaient tenues de respecter l'harmonie entre les intérêts des investisseurs et patrons, des ouvriers, de leurs familles et de leurs enfants. « Ceci contribuera à l'édification de la paix mondiale» a-t-il conclu.
Comme l'a précisé le cardinal Peter Turkson à un journaliste du Globe and Mail présent lors de la conférence, le Vatican ne s'oppose pas à l'extraction minière. Le Saint-Siège reconnaît que ce secteur peut apporter prospérité et emplois. Le cardinal Turkson a mentionné que l'industrie minière est la première mentionnée dans la Bible (Deutéronome 8.9) :« pays dont les pierres sont du fer et des montagnes duquel tu tailleras l'airain. »
Le Vatican a affirmé que l'Église universelle et celles locales sont prêtes à apporter leur contribution en collaborant avec les dirigeants de l'industrie minière.