Trois choristes hippolytois racontent leur expérience avec MUSIKUS VIVACE!

Audrey Tawel-Thibert, Le Sentier, Saint-Hippolyte, septembre 2013

Faire partie d’un choeur, voilà toute une activité pourtant méconnue. Nancy Tauchner, Tushar Boersma et Michèle Dumontier, choristes au sein du groupe Musikus Vivace! et résidents de Saint-Hippolyte, se confient au journal. Un sentiment d’appartenance et de socialisation.

 

Nancy Tauchner

 

Nancy a commencé dans une chorale en 1985 à Montréal, avant de déménager ici en 2005, il y a donc huit ans de cela. Elle recherchait une activité culturelle qui l’aiderait à développer un sentiment d’appartenance envers sa nouvelle région; elle s’est ainsi inscrite à la chorale Musikus Vivace!, ce qui fut pour elle une révélation :«J’ai ressenti l’amour du chant dans cette chorale. On se sent si bien en groupe quand on partage une même passion. Nous avons aussi une chef extraordinaire qui aime nous lancer des défis, nous avons d’ailleurs chanté en plusieurs langues, russe, allemand, latin, ainsi que différents styles, du classique au moderne», explique-t-elle. Chaque saison, il y a une fébrilité dans l’air lorsque la directrice Johanne Ross présente aux choristes le programme de l’année.

 

Noël avec les enfants

 

En tant que choeur composé d’une trentaine de personnes, cela leur permet de bien se connaître, ce qui crée de nouvelles amitiés. De plus, cela fait deux Noël que Musikus Vivace! chante avec les enfants de Sainte-Agathe, sans compter ceux de Fleur-des-Neiges où il y a une option musique, puisque comme le souligne Nancy, il est important d’avoir une relève, de les impliquer dans le chant choral pour leur offrir une expérience véritable dans le domaine. La choriste hippolytoise relate : «Je suis une mordue du chant choral, car Johanne exige la perfection, elle est très dévouée dans son art. Il y a même des conférences un samedi par mois où on a la chance de perfectionner ce que l’on chante en essayant des méthodes d’apprentissage; par exemple marcher à un certain rythme tout en chantant pour se pratiquer. Notre directrice a un sens de l’humour incroyable, elle sait détendre l’atmosphère en nous faisant rire au bon moment, et après on reprend».

 

On s’écoute pour s’améliorer

 

Nancy raconte que les choristes repartent des concerts bien surpris d’eux-mêmes. Après avoir écouté leurs albums, ils savent donc où c’est bien et où ça l’est moins, ils partagent leurs avis en groupe. Après, c’est au tour de Johanne de donner son opinion. «C’est un tout, un bel ensemble qu’on aime beaucoup. Ça fait plusieurs années qu’on est ensemble et on ressent une belle fierté, c’est un plaisir immense d’être dans un choeur, je vais continuer tant que j’aurai une voix qui me le permettre», conclut Nancy.

 

Tushar Boersma, la découverte d’un talent vocal

 

Cela fait trois ans que Tushar Boersma fait partie de Musikus Vivace! Il s’était rendu compte qu’il possédait une voix appropriée pour le chant cinq ans avant cette belle aventure, lors d’un atelier. Il devait maintenant casser la glace. Sa soeur faisant déjà partie du choeur, il a franchi l’énorme pas entre chanter par-dessus la radio et se rendre sur une plateforme devant public. Tushar se rappelle : «Quand je me suis présenté pour la première fois, Johanne m’a fait passer une audition et m’a dit que je serais ténor, la voix masculine la plus haute. J’étais capable de chanter ainsi, mais je ne savais pas comment je faisais. André, l’un de nos comparses qui a une cinquantaine d’années de chant en lui, j’étais assis à côté de lui et je l’imitais, car je ne savais pas comment je parvenais à cette note. Heureusement, Johanne nous donne des ateliers de perfectionnement; j’ai eu quelques leçons privées avec elle pour apprendre à maîtriser ma voix. Je vous dirais que c’est une expérience magique d’être devant des gens pour chanter, on crée de la musique tout en ayant chacun notre pupitre.»

 

Beaucoup de discipline et de pratique

 

Chanter dans une chorale nécessite beaucoup de discipline et de pratique, en plus de devoir se préparer à la maison aussi. Malgré que, comme le dit Tushar, il s’agisse d’une chorale amateur, tout le monde y met beaucoup de temps et de coeur. Pour lui, c’est un bonheur de chanter avec des gens passionnés par cet art. Les voix si différentes se marient pourtant pour créer un beau tout, et les harmonies qui s’élèvent sont merveilleuses à ses yeux. C’est presque une thérapie : «Quand j’ai le moral bas le matin, je vais chanter. Après une demi-heure, je sens que mon esprit s’est élevé. Et quand on s’éloigne un peu du chemin à suivre, il faut répéter, maîtriser la technique et ensuite se laisser aller, se dégager de nos craintes. Vous savez, même les plus grands de ce monde ont des craintes, c’est naturel. On se donne en chantant, et c’est là toute la beauté de la chose», s’extasie-t-il.

 

Un choeur à coeur pour Michèle Dumontier

 

Michèle Dumontier, pour sa part, fait partie de Musikus Vivace! depuis les premiers mois de sa création. Elle chante en tant que soprano. La chorale signifie pour elle une grande famille, en effet, elle y a noué de belles amitiés et y a même rencontré son amoureux! Elle soutient que malgré que le groupe soit tissé serré, le premier but n’est pas de faire du social, mais bien de faire de la musique, le point commun de tous. Elle explique : «Oui, c’est magique, et c’est grâce à notre directrice qui est le pivot de tout ça. Il faut que ça ait l’air de couler pour les gens qui regardent, il faut mettre de l’effort. Ceux qui ne sont pas prêts à investir de leur temps partent assez vite. D’autant plus que la plupart d’entre nous ne sont même pas musiciens. On travaille avec Internet, des MP3 ou avec un CD.»

 

Une directrice appréciée

 

Michèle apprécie beaucoup Johanne Ross, la directrice, et pour cause : elle a plus de confiance en nous que nous en avons en nous-mêmes. «Elle est très motivante. J’ai appris avec le temps que si Johanne est stricte, c’est parce qu’elle sait qu’elle peut nous amener là où elle le souhaite. Elle sait ce qu’elle veut. Ce n’est pas pour rien, car elle a suivi des cours de direction chorale, c’est une musicienne de son métier donc nous savons que nous pouvons nous fier à elle», témoigne-t-elle.

 

Longue vie à Musikus Vivace!

 

Avec le temps, les doutes et les craintes reliés au chant choral ont semblé s’estomper pour Michèle : «Depuis le nombre d’années que je suis là, soit 15 ans, je n’ai plus de raisons de me dire qu’on n’y arrivera pas, car on a toujours passé au travers, et si jamais ça ne fonctionnait pas en bout de ligne, Johanne ne nous ferait jamais tout rater par exprès devant public.» On grandit de ses expériences, c’est bien vrai. Et la choriste en sait quelque chose; elle a entre autres été choisie, pour son plus grand plaisir, pour chanter un duo avec Nathalie Choquette dans le passé. Ce fut vraiment un beau défi pour elle, qu’elle a relevé avec brio. Elle conclut en disant combien faire partie de ce choeur la touche, la rejoint, et à quel point elle ressort toujours heureuse des pratiques et concerts. Longue vie à Musikus Vivace!, il est beau de voir la passion pure qui anime ces choristes!

 

Une passion toujours présente

 

La choriste hippolytoise admet adorer faire des concerts. Elle définit ces moments comme étant l’aboutissement de leur travail acharné, mais toujours réalisé avec une même passion. Il est vrai que parfois, elle n’aime pas trop les nouvelles pièces à pratiquer qui sont présentées, mais, ce premier jugement est vite balayé lorsque toutes les voix se rassemblent pour chanter en choeur.

 

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