Fin de la trilogie de Louise Portal sur Cap-au-Renard

Johanne Fournier, GRAFFICI, Gaspésie, octobre 2013

Dix ans après le roman Cap-au-Renard, point de départ d’une trilogie, Louise Portal met fin à ce grand voyage en mots qui s’inscrit un peu partout sur le territoire gaspésien avec Les soeurs du Cap.

Publié aux Éditions Hurtubise, le roman est la conclusion d’une saga gravitant autour du personnage de Murielle et du village de Cap-au-Renard, où l’écrivaine et comédienne réside plusieurs mois par année.

L’ouvrage est dédié à la jumelle de Louise Portal, Pauline, décédée un an avant la publication de ce dernier tome. Les soeurs du Cap n’est pas inspiré de la relation entre les deux soeurs, mais contient quelques réminiscences. « Marée-Douce s’apparente à Pauline, avec sa vulnérabilité, sa sensibilité, reconnaît Mme Portal. Moi, je suis plus comme Marie-Fièvre, la fonceuse. Je lui prête d’ailleurs de mes textes de chansons. » À la fin du roman survient la mort de Marée-Douce. « C’est sûr que c’est un rappel du décès de Pauline », admet l’écrivaine.

Un autre lien se dessine avec le décès des jumelles de Murielle, son héroïne. « Il y a toujours des bribes de nos vies qui viennent s’immiscer », croit Mme Portal. Le personnage de Jocelyn est aussi inspiré de l’un de ses amis, le sculpteur Jocelyn Bouchard de Pointe-à-la-Frégate.

L’histoire ne s’arrête pas au hameau de Cap-au-Renard. L’Anse-Pleureuse et sa légende sont le point de départ de ce grand périple. Le récit se promène le long de la côte gaspésienne, en faisant notamment des arrêts à Barachois, Gaspé, Petite-Vallée et Sainte-Anne-des-Monts.

Avec ce dernier tome de la trilogie surgit un gourou. Cela n’est pas sans rappeler Rock «Moîse » Thériault qui a habité en Gaspésie avec sa secte. Mais il n’est pas question, pour l’auteure, de le nommer, tellement elle craint les souvenirs sombres associés à ce personnage qui s’était installé dans la forêt de Saint-Jogues. Louise Portal ignorait, avant que GRAFFICI ne le lui apprenne, que la secte s’était auparavant installée, à l’été 1978, au Ruisseau-Vallée, en bordure du littoral de Cap-au-Renard. « C’est la voix de l’inconscient », interprète-t-elle.

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