Métairie : Une pétition en dernier recours

Paul-Henri Frenière, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, le 12 septembre 2013

C’est sur fond de controverse que la Ville de Saint-Hyacinthe a dévoilé son projet de relocalisation des organismes culturels sur les terrains de la Métairie dans le secteur La Providence. Une controverse qui s’est traduite par une pétition contre ce projet. La présidente de la Société de développement du centre-ville, Manon Robert, était présente à la conférence de presse bien qu’elle n’ait pas été invitée par la division des communications de la Ville.

« C’est un beau projet, on voit qu’ils ont travaillé fort, mais je persiste à croire que les organismes culturels devraient être relocalisés au centre-ville » a-t-elle déclaré à MOBILES.

La veille, la présidente de la SDC s’était pointée à la période de questions du conseil de ville. Elle avait demandé ni plus ni moins de suspendre le projet jusqu’à la prochaine élection municipale, le 3 novembre prochain.

« Cette période supplémentaire permettra au nouveau conseil et au nouveau maire d’être mis au fait du dossier et ainsi de prendre une décision éclairée et réfléchie sur l’avenir du projet. Des millions de dollars sont en jeu » avait déclaré Manon Robert devant une salle bondée mais des élus peu réceptifs.

Le maire Claude Bernier avait rétorqué, séance tenante, que le conseil maintiendrait sa décision d’aller de l’avant. Seule la conseillère du district Cascades, Sylvie Adam, s’est opposée au projet.

« Je suis consciente qu’il n’est pas minuit moins une, mais minuit PLUS une, a confié Manon Robert, consciente que le conseil avait déjà fait son lit. Nous (la SDC) avons manqué d’information dès le départ. Au début, la relocalisation devait se faire au centre-ville, dans un édifice annexé au Centre des arts Julliette-Lassonde : ce qui aurait été logique dans la perspective de faire du centre-ville un pôle culturel fort » a-t-elle rappelé.

 

La saga de la Métairie

 

Résumons brièvement les faits de cette saga. Les Soeurs de la Charité vendent le couvent ainsi que certains lots de la partie nord du parc de la Métairie au Groupe Robin pour la somme de 1 098 337 $. Peu après, le Groupe Robin revend le couvent ainsi que deux lots adjacents à la Ville pour le double du prix.

Bernard Barré.Inspirée par les arguments du conseiller du quartier La Providence, Bernard Barré, la Ville mise sur la valeur patrimoniale de la bâtisse pour la soustraire au pic des démolisseurs. Le Groupe Robin voulait en effet y construire un édifice à condos.

Entre temps, la Ville décrète la démolition du vieux Centre culturel devenu vétuste. Le bâtiment loge 17 organismes à vocation socioculturelle qu’il faudra relocaliser. On voit donc une occasion (ou une justification) de donner une nouvelle vocation au couvent de la Métairie nouvellement acquis.

Après études, on constate que les locaux sont trop exigus et mal adaptés pour recevoir les groupes. On construira donc un nouvel édifice adjacent tout en conservant l’ancien couvent revampé.

Une somme de 5,25 millions $ avait été initialement prévue pour acquérir et aménager le couvent. Dans sa dernière mouture, le projet est maintenant évalué à 8,5 millions $.

 

Une pétition en dernier recours

 

Au cours de toutes ces transactions, la Société de développement du centre-ville estime qu’elle a été écartée dès le départ. En mars 2012, on lui a refusé une audition en séance plénière du conseil municipal. Les lettres et les rencontres subséquentes avec les élus n’ont aucunement fait fléchir la Ville qui, manifestement, avait déjà fait son lit.

En dernier recours, la SDC a donc décidé de distribuer aux commerçants du centre-ville une pétition à faire signer par leurs clients.

« En très peu de temps, nous avons récolté plus de 200 signatures » constate Simon Cusson, le directeur général de la SDC.

« En parlant aux gens, je me rends compte que très peu sont au courant des faits. Ils n’ont pas été informés. Pourtant, dans certains dossiers comme le passage à niveau, la Ville n’a pas lésiné sur les moyens pour informer la population » déplore-t-il.

La pétition est disponible dans divers commerces du centre-ville et elle réclame que les organismes culturels soient relocalisés au centre-ville à un coût moindre.
 

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