Marcelle Lamy : récipiendaire de la Médaille du Lieutenant-gouverneur

Anne Lamy, Le Phare, L’Autre Vision, Grande-Vallée, août 2013

À 80 ans, Marcelle Lamy peut se targuer d’avoir eu une vie bien remplie et tournée vers les autres. Mariée à 20 ans, une marmaille de 5 enfants comptait sur elle 8 ans plus tard. Pour arrondir les fins de mois et pour voir à leur éducation, dont ils ont tous bénéficié à des niveaux supérieurs, elle se fit tour à tour restauratrice, commerçante et responsable du relais d’autobus à Grande-Vallée, entre autres tâches quotidiennes, et ce sans négliger alors sa participation à la vie communautaire.

À titre d’exemple de sa générosité durant cette période fort occupée par sa famille et ses obligations d’affaires, elle confectionnait des lunchs pour les jeunes auto-stoppeurs qui se réfugiaient, souvent mal pris au relais d’autobus, dont elle avait la responsabilité. Aux familles plus pauvres qui fréquentaient son commerce de vêtements, elle facilitait le crédit avec toujours la même pensée : « Si moi ou mes enfants étions à leur place, j’aimerais bien que d’autres leur ouvrent aussi leur coeur ».

C’est dans la jeune cinquantaine que son action bénévole prit vraiment son envol. Elle fut alors présidente du comité qui initia les premiers festivals des sucres de la localité qui rencontrèrent un grand succès. Active dans le mouvement des Filles d’Isabelle et dans l’âge d’or de Grande-Vallée, dont elle présida les destinées pendant plusieurs années, son goût pour les défis et son don d’organisatrice la menèrent à la présidence de la FADOQ régionale de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine. À ce titre, elle fut l’instigatrice d’un grand rassemblement régional qui s’est déroulé à Gaspé. Elle en fut félicitée par un grand nombre de participants compte tenu des défis qu’une telle activité a représentés.

Reconnue parmi la population pour son bon jugement, son tact et son altruisme, on la sollicita pour siéger au comité organisateur des Fêtes du 150e anniversaire de Grande-Vallée en 1992. Elle a contribué activement au succès de cette fête en y apportant ses suggestions, ses efforts et sa participation tout au long de l’année précédant les festivités et lors de celles-ci. Par la suite, elle a siégé au conseil d’administration de la Maison des aînées dont elle fut une visiteuse assidue quasi quotidiennement pendant une longue période où sa mère y vécut. Elle y réconforta nombre de ces aînés par ses propos apaisants et sa jovialité. L’église paroissiale voisine de chez elle put elle aussi bénéficier de ses services en termes de contribution aux préparatifs des fêtes religieuses.

Pendant de nombreuses années et malgré qu’elle avançait en âge, elle s’y rendait sur une base quotidienne pour s’occuper, avec la « bénédiction» du curé résidant et des membres de la fabrique, de tous les détails qui font que le temple paroissial soit accueillant pour les fidèles (fleurs, disposition des choses, etc.)

Toutes ces oeuvres furent accomplies dans des contextes souvent difficiles pour elle, ayant subi deux veuvages, la localisation d’enfants hors région et certains ennuis de santé, mais elle les a accomplies avec brio pour le bien commun.

Bref, pour toutes ces raisons, nous croyons vraiment que la candidature de Marcelle Lamy est extrêmement méritoire pour le titre de récipiendaire éventuelle de la médaille du Lieutenant-gouverneur pour les aînés.

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