Oui maman!

Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 21 aout 2013

Suis-je une bonne mère? On se la pose tout au moins une fois dans notre vie cette saprée question qui laisse entrevoir un doute et une volonté de faire mieux, toujours mieux!

C'est une fin d'été mouvementée et tumultueuse un peu comme la température qui nous balance du soleil entre deux nuages parsemés de pluie, de vent ou de grêle. Quand un enfant part étudier au loin, on dirait que sa « mise au point» n'est pas à jour. Je me console en écoutant les autres mamans qui sont tout aussi essouflées que moi à courir chez le dentiste, chez le podiatre, chez l'oculiste ou chez le médecin. Sans compter le trousseau à compléter pour qu'elle ne manque de rien, ma petite.

Le poivre de cayenne? Une arme blanche ou un moyen de légitime défense? Est-ce légal d'en glisser une bouteille dans le bagage de ma fille. J'ai donné ce conseil à une amie. Elle s'en est trouvé un échantillon pour sa fille. Après tout, si jamais… Ça prend des Abitibiennes pour penser au poivre de cayenne!

Va-t-il ou t-elle, ( pas de diférence de sexe dans l'inquiétude d'une mère) manger comme ilfaut? «N'oublie pas, tu dois ingurgiter 7 portions de fruits et de légumes, 6 portions de produits céréaliers, 4 portions de lait et substituts et 2 portions de viande et substituts», je vais lui poser une affiche du guide alimentaire canadien sur son frigo. Elle va s'occuper des pizzarias du coin. Pas d'inquiétude pour le liquide, paraît que ça coule à flot au cégep.

Ensuite, il faut penser au lavage, cours 101 sur la séparation des couleurs. C'est à se demander si pendant 17 ans on a fait notre «job» de maman! Est-ce qu'on en fait trop? Je n'ose même pas poser la question à mes ados, je connais la réponse: «Oui maman!». Un parent pas reposant pour des adolescents en changement.

Ah! tout ce branle-bas cache bien les larmes de la séparation. On souhaite que nos oisillons apprennent à voler de leurs propres ailes, mais je trouve qu'ils apprennent trop vite à le faire et qu'ils les déploient pour un grand envol. Enfin de semaine prochaine, je penserai à vous, qui comme moi, rallonge le cordon ombilical au-delà des limites du Parc de la Vérendrye.

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